Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PARENTS


Vous avez mis un homme au monde. Vous avez éveillé de la vie. Vous avez déchaîné de l’éternel.

Vous vous aimez, vous avez voulu cette splendeur. Il s’agit de la mettre en œuvre, de la prédestiner par votre art à son plus beau, à son plus fier destin.

Vous n’êtes pas de ceux qui se contentent de nourrir leur enfant, de l’emplir, de le couvrir, de le faner de caresses et de laisser les maîtres leur enfourner le savoir de l’école.

Depuis longtemps nous laissions trop le soin de l’instruction à l’intellectuel pur et parfois impur où put se glisser l’objecteur de conscience et autres partisans qui dressaient nos lycéens en deux camps. Quant à l’éducation, celle du caractère et du cœur, les seules qui importent, il n’en était plus question faute du loisir des parents. Alors tout a craqué. Surveillons tout de près et gardons tout en main.

Pour la protection de la vie si fragile au début et jusqu’à cinq ans, les jeunes mères aujourd’hui sont informées. Leurs manuels sont bien faits, les nourrissons réglés sont moins nerveux. La question de l’allaitement par la mère ne se pose plus puisqu’il n’est pas d’autre sort pour l’enfant depuis que le lait manque, naturel ou stérilisé. Fit-on jamais si beaux garçons qu’avec le lait des mères ?