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AU SPITZBERG.

mêmes sur tout le globe. Les armes des sauvages de l’Amérique du Nord, celles des peuples du Groënland, celles des Japonais, sont toutes fabriquées d’après les procédés employés par les premiers habitants du Jutland et de la Scandinavie. Les sauvages sont des sauvages partout, de même que les enfants sont des enfants partout.

Le musée scandinave possède aussi un grand nombre de bijoux retrouvés dans des tombeaux ; la plupart sont en bronze, un petit nombre en or et en argent. Ces bijoux, quelquefois assez délicatement sculptés (bracelets, colliers ou anneaux), affectent généralement la forme d’un serpent, probablement en l’honneur du serpent Asgar, honoré des Scandinaves, qui le représentaient se mordant la queue et entourant le globe terrestre.

J’ai traversé beaucoup trop rapidement les galeries de cet intéressant musée pour avoir vu tout ce qu’elles contenaient ; mais, au milieu de tant de curiosités historiques ou scientifiques, je me suis laissé arrêter par une curiosité d’un autre genre, par une statue équestre, de dimensions presque colossales, sculptée en bois. Cette statue, d’un grand effet, représente saint Georges terrassant le dragon. Le héros, armé de toutes pièces, tient le monstre sous son cheval et lui enfonce sa lance dans le corps ; le cheval est impassible et inébranlable, un vrai cheval de légende : l’énorme dragon, couvert d’écailles, se tord à moitié écrasé sous le poids du cheval : il tortille sa formidable queue dans la dernière convulsion de l’agonie, et, même dans ce moment, il est encore terrible. Ce groupe a quelque chose de farouche et de violent qui