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AU SPITZBERG.

monde ; placée juste à l’endroit où le Melär se verse dans la Baltique, elle réunit les éléments les plus divers du pittoresque : un lac, la mer, des îles, des canaux, des touffes de verdure agréablement disséminées, puis, entourant tout cela, un horizon sans limites, où l’œil ne rencontre que les plaines agitées de la mer ou les sommets ondoyants des forêts. Les clochers des églises, les mâts des navires, la fumée du toit des maisons, ajoutent à ce splendide paysage le mouvement et la vie, et complètent sa grandiose harmonie. Stockholm, embrassée ainsi d’un regard, apparaît bien réellement comme la cité reine du nord ; elle serait la rivale de Constantinople, si elle avait le soleil. À l’intérieur Stockholm peut se diviser en ville neuve et ville vieille. Le centre de la ville est, comme à Paris la Cité, bâti irrégulièrement en rues étroites ; les maisons y sont vieilles, mais la plupart manquent de ce caractère et de ce style auquel se prêtent les maisons de pierres et non les maisons de bois et de briques. Les faubourgs renferment les quartiers élégants et aristocratiques ; les rues y sont larges, propres, bordées d’habitations modernes, habitées par les gens riches, les étrangers et les nobles. Peu d’édifices attirent l’attention ; un seul, l’église de Riddardholm, ancienne sépulture des rois de Suède, est une belle et massive construction du quatorzième siècle, on la laisse dans un grand abandon, et le voyageur peut à peine lire, sous la poussière des siècles, les noms illustres inscrits sur ses dalles sépulcrales. Les places de la ville réparent en partie l’oubli qu’on constate à Riddardholm : j’ai vu la statue de bronze de Gustave-Adolphe et celle de