d’une jeune et charmante fille finlandaise, qui se tua par désespoir amoureux, fait fort rare dans ce pays au sang calme. J’ai reproduit cette ballade en vers français ; la difficulté d’en conserver le refrain m’a empêchée de chercher l’allitération. Quant à l’exactitude d’expression, elle est presque textuelle.
L’aube fraîche aux rayons amis
A réveillé la jeune fille ;
Elle s’est levée, elle a mis
Sa robe de noce ou l’or brille ;
Sur son chemin, dans le gazon,
Des perles se sont amassées ;
Des fleurs des champs c’est la saison :
Les roses sont sitôt passées !
« D’où vient la pâleur de ton teint ?
De tes yeux une larme tombe.
Où vas-tu de si grand matin,
Lui dit sa sœur, ô ma colombe !
— Ma sœur, je viens de prier Dieu ;
Les larmes vont aux fiancées,
Car leur prière est un adieu.
Les roses sont sitôt passées !
Pour le mêler à mes cheveux,
Je vais chercher un lis sauvage ;
Puis, avant de partir, je veux
Errer seule sous le feuillage.
Ne me retiens pas, bonne sœur ;
Les couronnes par toi tressées
Ne pouvaient pas plaire à mon cœur.
Les roses sont sitôt passées !