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LETTRE VII

MATTARINGUY


Après avoir pris trois jours d’un repos indispensable, j’ai quitté Hammerfest le 28 août, par le même et unique bateau à vapeur du Finmark, qui m’y avait déjà amené ; loin de vouloir retourner avec lui jusqu’à Drontheim, notre projet était de nous faire débarquer à Kaafiord, en laissant à bord du bateau toutes nos caisses et ne gardant avec nous que ce qui nous était strictement nécessaire pour entreprendre la traversée de la Laponie.

Kaafiord (prononcez Cofior), où nous descendîmes, est un petit port au fond d’une baie profonde : il est situé à vingt milles à peu près d’Hammerfest. Il y a quelques années, on y trouvait à peine cinq ou six cabanes habitées par des pêcheurs ou des Lapons côtiers ; aujourd’hui, c’est un gros village riche et industrieux, dont la vue réjouit le voyageur attristé de la misère du Finmark. Voici le secret de cette transformation : il existe à Kaafiord une mine de cuivre fort riche ; le gouvernement suédois en avait eu connaissance ; mais, trop pauvre pour faire les dépenses nécessaires aux premières années d’exploitation, il ne s’en était pas occupé. Une compagnie anglaise se forma dans l’intention d’exploiter ces