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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I

Si les Immortels pouvaient pleurer un mortel, les Muses divines verseraient des larmes sur la tombe du poète Névius. Depuis qu’il est descendu aux sombres bords, à Rome, on a oublié la langue latine.

Voici l’épitaphe de Plaute ; nous hésiterions à l’attribuer à cet écrivain, si M. Varron ne l’avait insérée dans le premier livre de son ouvrage sur les Poètes :

Depuis que Plaute nous a été ravi par la mort, la comédie est en deuil, la scène est déserte : les Ris, les Jeux, la Comédie, la Poésie au mètre libre, versent ensemble des larmes sur sa tombe.

Les vers de Pacuvius sont un modèle de modestie, de pureté ; ils sont dignes de sa gravité pleine d’élégance :

Jeune homme, quelque pressé que tu sois, ce marbre t’appelle, approche et lis : Ici repose le poète Pacuvius. C’est ce que je voulais t’apprendre. Adieu.