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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


Voici ses paroles, tirées de l’Histoire de la guerre de Jugurtha : Is plerumque seorsum a rege exercitum ductare, et omnis res exsequi solitus erat, quae Jugurthae fesso aut maioribus astricto superaverant, il avait l’habitude de conduire l’armée sans le roi, et faisait ordinairement ce que la fatigue ou des travaux plus importants ne permettaient pas à Jugurtha de faire lui-même. Dans le troisième livre des Annales d’Ennius, nous trouvons ce vers :


Inde sibi memorat unum superesse laborem,

Il dit alors qu’il lui reste une tâche à remplir.


c’est-à-dire qu’il lui reste encore quelque chose à faire. Ce mot doit être divisé par la prononciation en deux mots distincts, au lieu de n’en former qu’un. Cicéron, dans la deuxième Philippique, pour désigner ce qui reste, dit restare, et non superesse. Enfin nous trouvons superesse pour superstitem esse (survivre).

Dans le recueil des Lettres de M. Cicéron à L. Plancus, nous lisons dans une lettre de M. Asinius Pollion à Cicéron : Nam neque deesse reipublicae volo, neque superesse (je ne veux ni refuser mes services à la république, ni lui survivre), ce qui veut dire évidemment que si l’État succombe, il ne veut pas survivre à sa ruine.