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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


vivre ne répondait pas aux honneurs dont il était revêtu. A ces mots, continue Hygin, C. Fabricius, portant ses mains ouvertes de ses oreilles à ses yeux, de là à ses narines, à sa bouche, et sur son bas-ventre, répondit : « Tant que ma volonté pourra commander à tout cela, je ne manquerai de rien ; aussi me garderai-je bien d’accepter, de ceux à qui il peut être utile, un trésor qui ne pourrait me servir. »


XV. Combien est importune et désagréable l’habitude de parler beaucoup et sans sujet. Justes reproches adressés aux bavards, en plusieurs circonstances, par les principaux écrivains de Rome et d’Athènes.


Au sujet de ces parleurs frivoles et importuns qui, sans jamais s’arrêter à rien de solide, donnent un libre essor à l’intempérance de leur langage, on a dit avec raison que les paroles naissent sur leurs lèvres, et qu’elles ne viennent pas de leur âme ; une langue ne doit point s’agiter au hasard et sans règle, mais s’assujettir par un lien intime à la pensée, et ne se mouvoir que pour lui obéir.