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le venger. Il marcha donc au barbare, car il ne voulait pas souf- frir que la valeur romaine fût honteusement souillée par un Gau- lois. Armé d'un bouclier de fantassin et d'une épée espagnole, il alla se placer devant son adversaire. Leur rencontre eut lieu sur le pont, à la vue des deux armées tremblantes sur le sort de chacun d'eux. Ils étaient, comme je lai dit, en présence; le Gaulois, suivant la coutume de sa nation, tenant son bouclier en avant, attendait son ennemi ; Manlius, mettant sa confiance dans son courage plutôt que dans son adresse, frappe de son bouclier le bouclier du barbare qu'il fait chanceler. Tandis que le Gaulois cherche à reprendre sa première position, Manlius frappe encore de son bouclier le bouclier du Gaulois, qui est une seconde fois ébranlé. Aussitôt le Romain se glisse sous sa longue épée gau- loise, et de son glaive espagnol il lui perce la poitrine ; et aussi- tôt, d'un second coup, le blesse à l'épaule droite ; il le presse de manière à ne pas lui laisser l'espace pour frapper ; il redouble ses attaques jusqu'à ce qu'il ait terrassé le barbare. Alors il lui tranche la tête et se saisit de son collier tout sanglant, qu'il met à son cou. Tel fut l'origine du surnom de Torquatus, qu'il reçut et transmit à sa postérité. »

C'est ce même T. Manlius , dont le combat a été décrit par