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laisserons notre collègue user librement de son pouvoir. » Après ce décret, L. Scipion, refusant de fournir des répondants, le tri- bun Augurinus se disposait à le faire saisir et conduire en pri- son, lorsqu'arriva le tribun du peuple Tib. Sempronius Grao- chus, père de Caïus et de Tibérius; et, bien qu'il existât entre lui et P. Scipion TAfricain de graves inimitiés par suite de dis- sentiments sur presque toutes les affaires de la république, après avoir juré qu'il ne s'était point réconcilié avec P. l'Africain, il lut un décret conçu en ces termes : « Attendu que L« Scipion l'Asiatique, après son triomphe, a jeté dans les fers les chefs des ennemis, et qu'il me paraît indigne de la majesté de la républi- que de renfermer le général du peuple romain dans le même lieu où ont été renfermés les chefs des ennemis, par ces motifs, j'in- terdis à mon collègue toute violence contre L. Coméhus Scipion l'Asiatique. » Toutefois Valérius Antias, en ppposition avec la tradition de ces décrets et avec l'autorité des anciennes annales, prétend que cette intervention de Tib. Gracchus en faveur 'de Scipion l'Asiatique eut lieu après la mort de l'Africain. Il dit que Scipion ne fut pals condamné à une amende, mais qu'ayant été déclaré coupable de péculat au sujet des richesses d'Antiochus, on voulut le jeter en prison, parce qu'il refusait de donner des