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frances dont l'homme est assiégé. Or^ Chrysippe pense que le but principal de la nature n*a pas été d'assujettir Thomme à la maladie; car un tel dessein ne pouvait convenir à la nature, au- teur et mère de toutes bonnes choses. « Mais en créant, dit-il, en formant une abondance de choses grandes, utiles, avanta- geuses, elle produisit, sans le vouloir, des maux inévitables inhé- rents aux avantages dont elle dotait Tespèce humaine ; maux qu'elle n'a point voulu créer, mais sont une conséquence néces- saire, un accompagnement fatal, ce que Chrysippe appelle xaToi irapaxoXovGyjfftv, sclou la conséqueuce.

« Ainsi, dk-il, lorsque la nature forma le corps humain, une raison supérieure, des vues bienfaisantes l'engagèrent à former notre tête avec des os très-minces et très-délicats. Mais elle ne put remplir la*grandeur de ses desseins en faveur de' l'homme sans qu'il s'ensuivît un danger à l'extérieur : la tête, n'étant préservée que par une faible cloison, peut être endommagée par un choc, par la moindre atteinte. Ainsi les maladies et les souf- frances qui atteignent l'homme sont toujours le résultat des plus tendres précautions de la nature. De même, par Hercule, ajoute Chrysippe, tandis que la nature met dans l'homme l'amour de la vertu, les vices viennent germer à côté, par l'affinité des cx)n- traires. »