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par un jeune disciple, et qu'il eut en vain recours à la subtilité de ses arguments captieux.

XI. Que le syllogisme de Bias sar le mariage ne peut point être regardé fomiue réciproque.

On a cru que cet argument de Protagoras, avxKrxptfov^ avait du rapport avec la réponse suivante du sage Bias, cet illustre philo- sophe. Un homme rayant consulté pour savoir s'il devait se ma- rier ou vivre dans le célibat, il répondit : « La femme que tu prendras sera belle ou laide : si elle est belle, tu n'en seras pas le sfeul possesseur; si elle est laide, tu épouseras une furie : l'un ne vaut pas mieux que l'autre; reste donc libre. » Or on prétend que cette réponse peut être retournée ainsi : « Si j'épouse une belle femme, je n'aurai pas de furie; si j'épouse une femme laide, elle me sera fidèle : il faut donc se marier. » Mais je ne trouve pas ici l'argument âvTt(rrp«Vov ; car la réponse ainsi re- tournée n'offre qu'un argument sans force et sans valeur. Bias. en effet, soutient qu'il ne faut pas se marier, parce que le ma- riage expose nécessairement à l'un des deux inconvénients qu'il signale, et auxquels ne peut échapper celui qui se marie. Mais