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IV. Sur le mot duoetvicesimus, vingt-deuxième, qui, bien qu'inconnu du vulgaire, se trouve très-souvent employé par de bons écrivains.

Me trouvant un jour chez un libraire du quartier des Sigil- laires, avec un des hommes les plus érudits de notre temps, le poëte Julius Paulus, je vis un exemplaire des Annales de Fabius, précieux par son antiquité et par la pureté du texte, exemplaire que le marchand prétendait être sans fautes. Mais un grammai- rien des plus illustres, amené par un acheteur pour examiner les livres, disait en avoir trouvé une dans ce volume. De son côté, le libraire voulait gager, quelle que fût la somme, qu'il n'y avait pas même une seule lettre incorrecte dans son exemplaire. Alors le grammairien montra ce passage du livre quatrième : Qtta prop- ter tum pimum ex plèbe alter consul factus est, duoetvicesimo anno, postquam Romarh Galli ceperunt, c'est pourquoi alors, pour la première fois, un des consuls fut pris dans les rangs du peuple, vingt-deux ans après la prise de Rome par les Gaulois. ' Il fallait écrire, dit-il, duodevicesimo et non duoetvicesimo. Qu'esl- ce, en effet, que duoetvicesimo? Mais le même historien a dit ailleurs : Mortuus est anno duoetvicesimo. Rex fuit annos viginti