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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


ceptaient de tous côtés les rayons du soleil. Les Romains se laissèrent persuader. Mais la perfidie des aruspices ne tarda pas à être découverte ; ils furent dénoncés au peuple, avouèrent leur crime et furent mis à mort. Ensuite les vrais principes ayant été reconnus, on décida que la statue serait replacée dans un lieu découvert. On la mit donc sur l'esplanade où est bâti le temple de Vulcain ; et ce changement fut heureux pour le peuple romain. Alors, pour perpétuer le souvenir du crime des aruspices et de la vengeance qu'on en avait tirée, on fit, avec assez d'à-propos, ce vers que les enfants de Rome chantèrent dans toute la ville :


Un mauvais conseil est surtout mauvais pour celui qui le donne.


Cette anecdote touchant la perfidie des aruspices et le vers ïambique qui la rappelle, sont consignés dans le onzième livre des Grandes Annales, et dans le premier livre des Faits mémorables de Verrius Flaccus. Ce vers paraît être une imitation d'un vers grec du poëte Hésiode :


Un mauvais dessein est surtout mauvais pour celui qui le conçoit.