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AULU-GELLE


procès occasionné par la reprise des biens de la femme, ni aucune de ces conventions relatives au divorce, mentionnées dans les contrats. Personne, en effet, ne songeait à ces précautions, le divorce étant encore sans exemple. Servius Sulpicius, dans son traité des Dots, a écrit que les conventions relatives au .bien de la femme avaient été jugées nécessaires, pour la première fois, lorsque Spurius Carvilius, surnommé Ruga, homme noble, eut divorcé avec sa femme, parce qu'un vice de conformation empêchait celle-ci de lui donner des enfants. Ce fait se passait cinq cent vingt-trois ans avant la fondation de Rome, sous le consulat de M. Attilius et de P. Valérius. Ce Carvilius, dit-on, loin d'avoir de l'aversion pour la femme qu'il répudia, l'aimait beaucoup pour la pureté de ses mœurs ; mais il sacrifia son amour et ses affections à la religion du serment, parce qu'il avait juré devant les censeurs qu'il se mariait pour avoir des enfants.

La femme qui vivait en concubinage avec un homme marié, était regardée comme infâme et appelée pellex, comme nous l'apprend une loi très-ancienne que l'on fait remonter jusqu'au roi Numa : « Que la concubine ne touche point à l'autel de Junon ; si elle y touche, que, les cheveux épars, elle vienne immoler une jeune brebis à la déesse. » Le mot pellex, de là pel-