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AULU-GELLE


esclave placé près des convives faisait une lecture dans un auteur grec ou latin ; c'est ainsi qu'un jour, où j'étais invité, j'entendis lire le traité de l'Origine des mots et des noms, de Gabius Bassus, savant distingué. On en vint au passage où l'auteur dit : « Parcus est un mot composé ; c'est l'équivalent de par arcœ, semblable à une cassette : en effet, comme une cassette enferme tout et garde fidèlement ce qu'on lui confie, de même l'homme économe, sachant se contenter de peu, garde et conserve tout comme la cassette, sicuti arca. Voilà l'étymologie de parcus, qui est la même chose que par arcae. » Favorinus n'eut pas plutôt entendu ces paroles : « il me semble, dit-il, que ce Gabius Bassus cherche une étymologie bien minutieuse, bien ridicule et bien bizarre, au lieu de nous donner la véritable. Car si on peut donner libre cours à son imagination, pourquoi ne dirait-on pas, avec plus de vraisemblance, que parcus est une forme abrégée de pecuniarcus, puisque le propre de l'homme économe est de faire tous ses efforts pour ménager l'argent et pour empêcher la dépense, pecuniam arcere. Pourquoi, ajouta-t-il, ne pas adopter l'explication qui est en même temps la plus vraie et la plus simple? car parcus n'est formé ni de arca, ni de arcere, mais de parum, peu, ou de parvus, petit. »