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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE III


ce n'est pas sans raison que Q. Ennius a dit dans ses Annales :


Sicuti si quis ferat uas uinum dimidiatum.

Comme si on apportait un vase à moitié plein de vin.


S'il s'agissait de la moitié restée vide, on la désignerait par le mot dimidia, et non par dimidiata. Au reste, nous allons donner le résumé de toute cette dissertation de Varron, où l'on trouve, il faut le dire, autant d'obscurité que de finesse : Dimidiatum est presque le synonyme de dismediatum ; il se dit d'une chose divisée en deux parties égales. Il ne convient donc qu'à un objet divisé. Dimidium, au contraire, se dit, non de ce qui est divisé, mais de l'une des deux parties de l'objet divisé. Ainsi, lorsque nous voulons faire comprendre que nous avons lu la moitié d'un livre, ou que nous avons entendu la moitié d'un récit; si nous disons : dimidium librum, dimidium fabulam, c'est une faute ; car pour désigner un tout divisé, nous nous servons de dimidium, au lieu de dimidiatum. Lucilius a tenu compte de cette distinction dans ce passage :

Uno oculo, pedibusque duobus dimidiatus,
Ut porcus ;

Avec son poil unique et ses deux pieds fendus comme ceux d'un porc ;