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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


à l'or, au sable et au lion. Q. Ennius, dans ses Annales, a dit aere fulva, ciel jaunissant, sombre nuage. Flavus désigne le mélange du vert, du rouge et du blanc ; aussi dit-on comœ flaventes, des cheveux roux ; et même, ce dont on s'étonne quelquefois, Virgile a donné l'épithète de flavus aux feuilles de l'olivier. Bien avant lui, Pacuvius avait dit aqua flava, de l'eau jaunissante, et flavus pulvis, de la poussière jaunissante ; ces expressions se trouvent dans ces jolis vers que je cite avec plaisir :

Cedo tamen pedem, lymphis flavis flavum ut pulverem
Manibus isdem, quibus Ulixi saepe permulsi, abluam,
Lassitudinemque minuam manuum mollitudine.

Souffrez que je répande sur vos pieds cette eau jaunissante ; laissez-moi essuyer cette poussière jaune avec ces mains qui souvent ont rendu les mêmes soins à Ulysse ; laissez-moi les frotter doucement pour diminuer votre fatigue.


Rubidus est un rouge foncé dans lequel le noir domine. Luteus, au contraire, marque un rouge plus clair, dilucidior, d'où vient probablement ce mot. Tu vois donc, mon cher Favorinus, que la langue latine est aussi riche que la langue grecque pour désigner les diverses nuances du rouge. Dans le vert, nous distin-