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AULU-GELLE


XXIII. Examen et comparaison de quelques endroits du Plocium de Ménandre er de celui de Cécilius.


Je lis souvent les comédies de nos anciens poètes, imitées pour la plupart de Ménandre, de Posidippe, d’Apollodore, d’Alexis et de plusieurs autres comiques grecs. Tandis que je suis occupé à cette lecture, ces comédies, bien loin de me déplaire, me paraissent d’un style si fin, si gracieux, qu’il me semble que l’on ne peut rien faire de mieux. Mais quand je viens à les comparer aux comédies grecques, dont elles sont imitées, quand je fais un rapprochement attentif et détaillé entre la copie et l’original, aussitôt mon admiration se refroidit, disparaît ; le génie latin pâlit devant les saillies et l’élégance du génie grec, qu’il ne peut égaler. Tout dernièrement encore, j’en ai fait une expérience frappante : je lisais le Plocium de Cécilius, avec quelques personnes, et nous trouvions à cette lecture un fort grand plaisir. L’envie nous prit de lire, en même temps, le Plocium de Ménandre, qui est la pièce originale. A peine avions-nous commencé, grands dieux ! que l’imitation nous parut froide et lourde ! que Cécilius fut jugé