Socrate, l'acheta et le nourrit des saines doctrines de la philosophie.
Phédon devint bientôt lui-même un philosophe célèbre, et
composa sur Socrate des dialogues d’un style plein d’élégance.
Il y a encore beaucoup d’illustres philosophes qui ont commencé
par être esclaves : entre autres ce Ménippe que M. Varron a
cité dans ses Satires, intitulées Cyniques par les uns et par
lui-même Ménippées. Il y eut encore Pompylus qui fut esclave
du péripatéticien Théophraste ; Persée, de Zénon le stoïcien ;
Mys, d'Épicure : tous trois furent des philosophes distingués.
Diogène le Cynique, lui aussi, fut esclave ; à la vérité, il était né
libre et avait été vendu. Xéniade de Corinthe, voulant l’acheter,
demanda ce qu’il savait faire : « Commander à des hommes
libres », répondit-il. Xéniade, frappé de cette réponse, l’acheta,
l'affranchit, et lui confia l’éducation de ses enfants en lui disant :
« Voici des enfants, liberos, à qui vous commanderez. » Épictète,
cet illustre philosophe, fut esclave aussi ; c’est un fait trop
récent pour qu’il soit nécessaire de le rappeler ici. On cite de
ce sage deux vers qu’il a composés sur lui-même ; il y donne à
entendre que l’homme qui, dans cette vie, est toujours aux
prises avec l’adversité, n’est pas pour cela l’objet de la haine
des dieux ; mais qu’il est dans notre existence des mystères
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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II