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LE MOUTON

jasmins, de chèvrefeuilles et de petites roses muscades, dont les branches entrelacées les unes dans les autres formaient des cabinets, des salles et des chambres toutes meublées de gaze d’or et d’argent, avec de grands miroirs, des lustres et des tableaux admirables.

Le maître mouton dit à la princesse qu’elle était souveraine dans ces lieux, que depuis quelques années il avait eu des sujets sensibles de s’affliger et de répandre des larmes, mais qu’il ne tiendrait qu’à elle de lui faire oublier ses malheurs. La manière dont vous en usez, charmant mouton, lui dit-elle, a quelque chose de si généreux, et tout ce que je vois ici me paraît si extraordinaire, que je ne sais qu’en penser.


Elle avait à peine achevé ces paroles, qu’elle vit paraître devant elle une troupe de nymphes d’une admirable beauté ;