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La princesse

lorſqu’il apprit les méchantes nouvelles de la bleſſure de ſa belle-mere, du vol qu’on avoit fait du Prince, & qu’il vit le chat emmaillotté, il jetta des cris ſi douloureux, que l’on eſtoit auſſi occupé à le conſoler, que ſi en effet il eût eſté fort affligé. Il prit le chat & luy tordit le col avec une férocité qui luy eſtoit tres naturelle ; il faiſoit pourtant entendre que ce n’eſtoit qu’à cauſe de la morſure qu’il avoit faite à la Reine.

Qui que ce ſoit ne le ſoupconna, quoy qu’il fuſt aſſez méchant pour devoir l’eſtre ; ainſi ſon crime ſe cachoit ſous ſes larmes feintes. Le Roy & la Reine en ſçurent gré à cet ingrat, & le chargerent d’envoyer chez toutes les Fées s'in-