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4 LA PRINCESSE

re) eſt plus grande que celle d’une nourrice, & il eſt bien plus aiſé de tromper l’une que l’autre. Cependant le Boffu qui ne ſongeoit qu’à faire ſon coup, témoignoit un attachement pour la Reine, & une tendreſſe pour le petit Prince dont le Roy eſtoit charmé. Je n’aurois jamais crû, diſoit-il, que mon fils eût eſté capable d’un ſi bon naturel, & s’il continuë je luy laiſſeray une partie de mon Royaume. Ces promeffes ne ſuffiſoient pas au Boffu, il vouloit tout ou rien ; de ſorte qu’un ſoir il prefenta quelques Confitures à la Reine, qui étoient confites à l’Opium, elle s’endormit, & auſſi-tôt le Prince qui s’eftoit caché derriere la tapiſſerie, prit tout doucement le petit