DE LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE
PREMIÈRE PARTIE
ET DE LA RÉPUBLIQUE
CHAPITRE PREMIER
I. Il n’y avait pas en France de parti républicain. Opinions monarchistes : 1o des morts illustres : Montesquieu, Voltaire, d’Argenson, Diderot, d’Holbach, Helvétius, Rousseau, Mably : 2o des vivants influents ou célèbres : Raynal, Condorcet, Mirabeau, Siéyès, d’Antraigues, La Fayette, Camille Desmoulins. — II. Les écrivains visent à introduire dans la monarchie des institutions républicaines. — III. Affaiblissement de la monarchie : opposition des Parlements. — IV. Les Parlements empêchent la monarchie absolue de se réformer : ils entravent l’établissement des Assemblées provinciales. — V. Influence de l’Angleterre et de l’Amérique. — VI. Jusqu’à quel point les écrivains sont-ils démocrates ? — VII. État d’esprit démocratique et républicain.
Le 10 août 1792, l’Assemblée législative, en établissant le suffrage universel, fit de la France un État démocratique, et, le 22 septembre suivant, en établissant la république, la Convention nationale donna à cette démocratie la forme de gouvernement qui semblait lui convenir logiquement. Est-ce à dire que par ces deux actes fut réalisé un système préconçu ? On l’a cru ; on a souvent écrit ou enseigné, avec éloquence,