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main. Pour l’histoire politique, si on la réduit aux faits que j’ai choisis, il est possible à un homme, en une vingtaine d’années, de lire les lois de la Révolution, les journaux influents, les correspondances, les délibérations, les discours, les procès-verbaux d’élection, la biographie des personnages qui ont joué un rôle. Or, voilà un peu plus de vingt ans que j’ai entrepris cette lecture. J’ai commencé, en 1879, par étudier les discours des orateurs, et, depuis quinze ans, dans mon cours à la Sorbonne, j’ai étudié les institutions, les partis, la vie des grands individus. J’ai donc eu le temps matériel d’explorer les sources de mon sujet. Si la forme de ce livre sent l’improvisation, mes recherches ont été lentes et je les crois complètes dans l’ensemble. Je ne pense pas avoir omis une source importante, ni avoir émis une seule assertion qui ne soit directement tirée des sources.

Il me reste à parler de ces sources.

Je ne les énumérerai pas en forme de liste bibliographique : on les trouvera toutes indiquées, soit dans le texte, soit dans les notes.

Voici, en quelques mots, quel en est le caractère.

Les lois se trouvent, en leur forme authentique et officielle, dans la collection Baudouin, dans la collection du Louvre, dans le Bulletin des lois, dans les procès-verbaux des assemblées législatives, et aussi, isolément, dans des imprimés spéciaux. Ces divers recueils se complètent les uns les autres. Mais les exemplaires en sont si rares qu’on ne peut les réunir chez soi pour les avoir sous la main. Je me suis donc servi, pour l’usage journalier, de la réimpression qu’en a faite Duvergier, après m’être assuré, par un grand nombre de vérifications, que cette réimpression est fidèle. Toutefois Duvergier ne donne en entier qu’une partie des lois. J’ai pris celles qu’il ne donne pas dans les textes officiels que j’ai énumérés et qui se trouvent, sauf le recueil de Baudouin, à la Bibliothèque nationale. Je me suis bien gardé d’emprunter un seul texte de loi aux journaux, qui tous, y compris le Moniteur, les reproduisent inexactement.

Les actes gouvernementaux, arrêtés du Comité de salut public, arrêtés du Directoire exécutif et des Consuls, décisions ministérielles, etc., ont été pris dans des textes officiels, dans le registre et les minutes du Comité de salut public (dont j’achève en ce moment