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18 La montagne s’écroule et s’efface ; le rocher est transporté hors de sa place ;

19 les eaux creusent la pierre, leurs flots débordés entraînent la poussière du sol : ainsi tu anéantis l’espérance de l’homme.

20 Tu l’abats sans retour, et il s’en va ; tu flétris son visage, et tu le congédies.

21 Que ses enfants soient honorés, il n’en sait rien ; qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore.

22 Sa chair ne sent que ses propres souffrances, son âme ne gémit que sur elle-même.


II. — DEUXIÈME CYCLE DE DISCOURS.
[XV, 1 — XXI, 34.]
1. Chap. xv. 1-35 : Discours d’Eliphaz.Job condamné par ses propres discours (xv, 1-6) ; que sait-il de plus que ses amis ? (xv, 7-10). Comment oser s’en prendre à Dieu devant qui personne n’est pur ? (xv, 11-16). Leçons des sages sur le sort réservé aux impies (xv, 17-35).

15. Alors Eliphaz de Théman prit la parole et dit :


2 Le sage répond-il par une science vaine ? Se gonfle-t-il la poitrine de vent ?

3 Se défend-il par de futiles propos, par des discours qui ne servent à rien ?

4 Toi, tu détruis même la crainte de Dieu, tu anéantis toute piété envers Dieu.

5 Ta bouche révèle ton iniquité, et tu prends le langage les fourbes.

6 Ce n’est pas moi, c’est ta bouche qui te condamne, ce sont tes lèvres qui déposent contre toi.


7 Es-tu né le premier des hommes ? As-tu été enfanté avant les collines ?

8 As-tu assisté au conseil de Dieu ? As-tu dérobé pour toi seul la sagesse ?

9 Que sais-tu, que nous ne sachions ? Qu’as-tu appris, qui ne nous soit familier ?

10 Nous avons aussi parmi nous des cheveux blancs, des vieillards plus riches de jours que ton père.


11 Tiens-tu pour peu de chose les consolations de Dieu et les douces paroles que nous t’adressons ?

12 Où ton cœur t’emporte-t-il, et que signifie ce roulement de tes yeux ?

13 Quoi ! C’est contre Dieu que tu tournes ta colère, et que de ta bouche tu fais sortir de tels discours ?

14 Qu’est-ce que l’homme, pour qu’il soit pur, le fils de la femme, pour qu’il soit juste ?

15 Voici que Dieu ne se fie pas même à ses saints, et les cieux ne sont pas purs devant lui :

16 combien moins cet être abominable et pervers, l’homme qui boit l’iniquité comme l’eau !


17 Je vais t’instruire, écoute-moi ; je raconterai ce que j’ai vu,

18 ce que les sages enseignent, — ils ne le cachent pas, l’ayant appris de leurs pères ;

19 à eux seuls avait été donné le pays, et parmi eux jamais ne passa l’étranger. —



20. Tu l’abats sans retour, etc. Vulg., tu ne lui as donné un peu de force que pour qu’il passe à jamais. — Tu flétris son visage, tu le défigures par la maladie et la mort, et tu le renvoies, tu le fais disparaître.

XV, 4. Toute piété, litt. toute parole de plainte.

8. As-tu dérobé, etc. Vulg., et sa sagesse est-elle au-dessous de toi ?