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IIme LIVRE DES MACHABÉES
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DOCUMENTS PRÉLIMINAIRES.
[I, 1 — II, 19.]
DEUX LETTRES DES JUIFS DE JÉRUSALEM
AUX JUIFS D’EGYPTE SUR LA FÊTE DES ENCÉNIES.


PREMIÈRE LETTRE.
[I, 1 — 10a.]

Titres (1, 1, 2). Vœux (1, 3, 5). Rappel d’une lettre antérieure (1, 6-10a).

[PggPÏ leurs frères, aux Juifs qui sont en Egypte, salut ! Les Juifs, leurs frères, qui sont à Jérusa-’ lem et dans le pays de Juda 2 souhaitent une heureuse paix ! Que Dieu vous fasse du bien et qu’il se souvienne de son alliance avec Abraham, Isaac et Ja- 3 cob, ses fidèles serviteurs ! Qu’il vous <Ionne à tous un cœur pour l’adorer et accomplir ses volontés de grand cœur et 4 de bon gré ! Qu’il ouvre votre cœur à sa loi et à ses préceptes, et qu’il y fasse 5 la paix ! Qu’il exauce vos prières et se réconcilie avec vous, et qu’il ne vous dé- 6 laisse pas au temps du malheur ! Et maintenant, nous sommes ici priant pour vous. Sous le règne de Démétrius, en l’an 7 cent soixante-neuf, nous, les Juifs, vous avions écrit, alors que nous étions dans la plus extrême détresse, survenue pendant ces années, depuis que Jason et ses partisans eun nt trahi la cause de la terre sainte et du royaume. On avait brûlé 8 la porte du temple et répandu le sang innocent. Alors nous avons prié le Seigneur, et nous avons été exaucés ; nous avons offert le sacrifice et la fleur de farine ; nous avons allumé les lampes et exposé les pains. Maintenant nous vous écrivons encore 9 pour que vous célébriez les jours de la fête des Tabernacles du mois de Casleu. En l’année cent quatre-vingt-huit.


DEUXIÈME LETTRE.
[I, 10b — II, 19.]

1. Chap. i, 10b-17 : La mort d’Antiochus.

Ceux de Jérusalem et de la Judée, le Sénat et Judas, à Aristobule, conseiller

du roi Ptolémée, de la famille des prêtres consacrés, et aux Juifs qui sont en Egypte, salut et prospérité ! Sauvés par Dieu de grands périls, 11


Le grec est la langue originale du IIe livre tout entier. Les lettres par lesquelles il s’ouvre, étant destinées aux Juils hellénistes d’Egypte, ont dû être écrites dans la seule langue qui fut en usage en ces communautés ; quant au récit lui-même, il se donne comme un abrégé de l’histoire de Jason deCyrène, juif helléniste. L’abiéviateur inconnu à qui nous devons le texte inspiré du IIelivre des Machabces entreprit son travail, non seulement pour rendre la lecture de l’ouvrage de Jason moins ardue (ii, 25 sv.), mais surtout pour adapter ces récits au but moral qu’il avait en vue et que son œuvre nous révèle : affectionner les Juifs disperses par le monde au temple de Jérusalem, centre religieux et politique d’Israël. — Notre traduction est faite d’après le texte grec, mais en tenant compte des leçons propres à la Vulg. et aux manuscrits grecs auxquels elle se rattache. 1, 7. Déméltius II Nicator, qui monta sur le trône de Syrie après la mort d’Alexandre Balas, l’an 167 des Séleucides, 145-4 av. J. -C. (I Mach. xi, 19).

9. Pour que vous célébriez, en union de sentiments avec vos freres de Jérusalem, la tête des Tabernacles du mois de Casleu. Ce dernier mot détermine le sens de fête des Tabernacles il ne s’agit pas ici de l’ancienne fête de ce nom qui se célébrait en octobre, mais de la fête de la Dédicacé (Jean, x, 22) du temple reconquis et purifié par Judas Machabée (l Mach. iv, 59), fête instituée par ce dernier et qui se célébrait pendant huit jours à la manière de celle des Tabernacles, au mois de Casleu ou de décembre (x, 5 -9). Célébrer cette fête était faire acte de dévotion envers le temple de Jérusalem et réagir contre les tendances séparatistes. io’ -i i, 19 . Cette lettre, antérieure à la précédente, n’est pas datée, et il n’est pas sûr que ce soit celle à laquelle fait allusion I, 7.