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Ier LIVRE DES MACHABÉES
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PROLOGUE.
[I, 1-10.]

A LA MORT D’ALEXANDRE LE GRAND.

1. Lorsqu’Alexandre, fils de Philippe, Macédonien, sorti du pays de Céthim, eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes, et fut devenu roi à sa place, après avoir régné d’abord sur la Grèce, 2 il fit de nombreuses guerres, prit beaucoup de forteresses et mit à mort des rois de la terre. 3 Il poussa jusqu’aux extrémités de la terre, et s’empara des dépouilles d’une multitude de nations, et la terre se tut devant lui.

4 Son cœur s’éleva et s’enfla d’orgueil ; il rassembla une armée très forte

5 et soumit des contrées, des nations et des souverains, et ils devinrent ses tributaires.

6 Après cela, il tomba sur son lit et connut qu’il allait mourir.

7 Il appela auprès de lui ses officiers d’un rang supérieur, les compagnons de sa jeunesse, et il partagea entre eux son empire pendant qu’il vivait encore.

8 Alexandre régna douze ans, et il mourut.

9 Ses officiers prirent possession du pouvoir, chacun dans son lieu.

10 Tous ceignirent le diadème après sa mort, et leurs fils après eux, durant de longues années, et ils multiplièrent les maux sur la terre.


PREMIÈRE PARTIE.
[I, 11 — II, 70.]

RÉVOLTE DE MATHATHIAS.
1. Chap. i, 11-16 : Antiochus Épiphane ; l’hellénisme en Palestine.

11 De ces rois sortit une racine d’iniquité, Antiochus Épiphane, fils du roi Antiochus, qui avait été à Rome comme otage ; et il devint roi en la cent trente-septième année du royaume des Grecs.

12 En ces jours-là, il sortit d’Israël des enfants infidèles qui en entraînaient beaucoup


. Le Ier livre des Machabées a été composé en hébreu. Suivant Origène (In Psalm. I), il avait pour titre Sarbêth sur banê êl, ce qui paraît signifier : Généalogie (histoire) des princes des fils de Dieu, c’est-à-dire des Asmonéens, princes d’Israël ; S. Jérôme (Prol. galeatus) nous dit en avoir trouvé le texte primitif, sans l’utiliser toutefois pour la révision de notre Vulgate. D’ailleurs, plusieurs singularités de la version grecque, généralement correcte, ne s’expliquent que par l’influence d’un original hébreu. Cette version est fort ancienne ; Josèphe en a reproduit plusieurs passages, dans les livres XII et XIII de ses Antiquités judaïques, et c’est d’elle que dépendent les versions latine et syriaque. — La présente traduction est faite sur le grec (Vaticanus), mais en tenant compte des leçons propres à la Vulg. et aux manuscrits grecs auxquels elle se rattache.

I, 1. Au lieu de d’abord, en gr. xxxx, leçon du Codex Alex., confirmée par le Syriaque, la Vulg. a lu xxxx : (Codex Vat.), primus : après avoir régné le premier sur la Grèce. — Darius, roi des Perses, Darius III Codoman, 336-331.

5. Ce verset, dans l’édition grecque, fait partie du précédent, ce qui se reproduit encore ailleurs dans le même chapitre, si bien que le grec ne compte que 64 versets, tandis que la Vulg. en a 67. Pour plus de commodité, nous suivrons les divisions de la Vulg.

8. Douze ans, 336-323.

11. Une racine, un rejeton (Apoc. v, 5), savoir Antiochus IV Epiphane, c.-à-d. l’illustre, fils d’Antiochus III le Grand, et successeur de son frère Séleucus IV, assassiné par Héliodore. Il régna de l’an 175 à l’an 164 av. J.-C. — La cent trente septième année du royaume des Grecs. Dans tout le livre, l’auteur adopte l’ère des Séleucides, qui commence le 1er octobre de l’an 312 av. J.-C., date de la victoire remportée par Séleucus I Nicator sur Nicanor, général d’Antigone. L’an 137 va ainsi d’octobre 176 à octobre 175.