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IIme LIVRE DE SAMUEL
SELON LA VULGATE, DEUXIÈME DES ROIS
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PREMIERE PARTIE.
[I, 1 — IV, 12.]

DAVID RÈGNE A HÉBRON SUR LA TRIBU DE JUDA.
1. Chap. i, 1-27 : Douleur de David à la mort de Saul et de Jonathas.A Siceleg (i, 1). Un Amalécite vient annoncer à David que les Israélites sont battus, que Saül et Jonathas sont morts (i, 2-4) et qu’il les a lui-même tués (i, 5-10). Deuil de David et de ses compagnons (i, 11, 12) ; il fait tuer l’Amalécite (i, 13-16). Chant funèbre (i, 17, 18) : Tombés les héros (i, 19-21) ! leur bravoure (i, 22-24) ; deuil de David au sujet de Jonathas (ii, 25, 26) ; refrain (i, 27).

1. Après la mort de Saül, David était revenu de battre les Amalécites, et David demeurait depuis deux jours à Siceleg. 2 Le troisième jour, voici qu’un homme arriva du camp, d’auprès de Saül, les vêtements déchirés et de la terre sur la tête. Lorsqu’il arriva près de David, il se jeta par terre et se prosterna. 3 David lui dit : « D’où viens-tu ? » Et il lui répondit : « Je me suis sauvé du camp d’Israël. » 4 David lui dit : « Qu’est-il arrivé ? Raconte-le-moi donc. » Il dit : « Le peuple s’est enfui de la bataille, et un grand nombre parmi le peuple sont tombés et ont péri ; Saül même et son fils Jonathas sont morts. » 5 David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles : « Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathas sont morts ? » 6 Et le jeune homme qui lui apportait la nouvelle répondit : « Je me trouvais par hasard sur la montagne de Gelboé ; et voici que Saül s’appuyait sur sa lance, et voici que les chars et les cavaliers étaient près de l’atteindre. 7 Il se retourna et, m’ayant aperçu, il m’appela, et je dis : « Me voici. » 8 Et il me dit : « Qui es-tu ? » Je lui répondis : « Je suis un Amalécite. » 9 Et il me dit : « Approche-toi donc de moi et donne-moi la mort ; car je suis pris de vertige, et ma vie est encore tout entière en moi. 10 Je m’approchai de lui et je lui donnai la mort, car je savais bien qu’il ne survivrait pas à sa défaite. J’ai pris le diadème qui était sur sa tête et le bracelet qu’il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur. »

11 David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. 12 Ils célébrèrent leur deuil, pleurant et jeûnant jusqu’au soir, sur Saül, sur son fils Jonathas, sur le peuple de Yahweh et sur la maison d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par l’épée. 13 David dit au jeune homme qui lui avait apporté la nouvelle : « D’où es-tu ? » Il répondit : « Je suis fils d’un étranger, d’un Amalécite. » 14 David lui dit : « Comment n’as-tu pas craint d’étendre ta main pour donner la mort à l’oint de Yahweh ? » 15 Et David, appelant un des jeunes gens, dit : « Approche et tue-le. » Cet homme frappa l’Amalécite, et il mourut. 16 Et David lui dit : « Que ton sang soit sur ta tête ! Car ta bouche a déposé contre toi quand tu as dit : C’est moi qui ai donné la mort à l’oint de Yahweh. »

17 David entonna ce chant funèbre sur Saül et sur Jonathas, son fils, 18 et il ordonna de l’enseigner aux enfants de Juda ; c’est le chant de l’Arc[1]. Voici qu’il est écrit dans le Livre du Juste :

  1. Chant de l’Arc, ainsi appelé parce qu’il y est question de l’arc (vers. 22), dans le maniement duquel excellait Jonathas et sans doute aussi parce que, d’une manière générale, c’est un chant de guerre, l’arc étant à cette époque l’arme principale des guerriers. — Livre du Juste ou du Yâschâr, recueil de chants nationaux (voy. Jos. x. 13), auquel notre auteur l’emprunta. — Le vers. 18 se termine ainsi dans la Vulg. : Pense, Israël, à ceux qui sont morts de leurs blessures sur tes montagnes. Ces mots sont une traduction défectueuse de la première partie du vers. 19, et font double emploi avec inclyti Israël, etc. On a à peu près la même chose dans les LXX.