terre saura qu’Israël a un Dieu ; 47 et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ou par la lance que Yahweh sauve, car à Yahweh appartient la guerre, et il vous a livrés entre nos mains. »
48 Le Philistin, s’étant levé, se mit en marche et s’avança au-devant de David, et David se hâta de courir, vers le front de la troupe, à la rencontre du Philistin. 49 David mit la main dans sa gibecière, en retira une pierre et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans son front, et il tomba le visage contre terre. 50 Ainsi David, avec une fronde et une pierre, fut plus fort que le Philistin, il frappa à mort le Philistin. Et il n’y avait pas d’épée dans la main de David. 51 David courut, s’arrêta près du Philistin et, s’étant saisi de son épée qu’il tira du fourreau, il le tua et lui coupa la tête avec elle.
52 Voyant leur héros mort, les Philistins prirent la fuite. Et les hommes d’Israël et de Juda se levèrent, en poussant des cris, et poursuivirent les Philistins jusqu’à l’entrée de Geth et jusqu’aux portes d’Accaron. Les cadavres des Philistins jonchèrent le chemin de Saraïm jusqu’à Geth et jusqu’à Accaron[1]. 53 A leur retour de la poursuite des Philistins, les enfants d’Israël pillèrent leur camp. 54 David prit la tête du Philistin et la fit porter à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin.
55 Lorsque Saül eut vu David s’avancer à la rencontre du Philistin, il dit à Abner, chef de l’armée : « De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? » Abner répondit : « Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi, je l’ignore[2]. » 56 Le roi lui dit : « Informe-toi donc de qui est fils ce jeune homme. » 57 Quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le mena devant Saül ; David avait à la main la tête du Philistin. 58 Saül lui dit : « De qui es-tu fils, jeune homme. » Et David répondit : « Je suis fils de ton serviteur, Isaï de Bethléem. »
18. Lorsque David eut achevé de parler à Saül, l’âme de Jonathas s’attacha à l’âme de David, et Jonathas l’aima comme son âme. 2 Ce même jour, Saül prit David, et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père[3]. 3 Et Jonathas fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme. 4 Jonathas se dépouilla du manteau qu’il portait et le donna à David, ainsi que son armure, jusqu’à son épée, jusqu’à son arc et jusqu’à sa ceinture. 5 Quand David sortait, partout où l’envoyait Saül, il réussissait ; Saül le mit à la tête des gens de guerre, et il plaisait à tout le peuple, même aux serviteurs du roi.
6 Quand ils firent leur entrée, lorsque David revint après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël, en chantant et en dansant, au-devant du roi Saül, avec joie, au son des tambourins et des harpes. 7 Les femmes, les danseuses, se répondaient et disaient :
Saül a tué ses mille,
et David ses dix mille.
8 Saül fut très irrité, et ces paroles lui déplurent : il dit : « On donne dix mille à David, et à moi on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté. »
9 Et Saül voyait David de mauvais œil, à partir de ce jour.
10 Le lendemain, un mauvais esprit envoyé de Dieu fondit sur Saül, et il eut des transports au milieu de sa maison[4]. David jouait de la harpe, comme les autres jours, et Saül avait sa lance à la main. 11 Saül brandit sa lance, disant en lui-même : « Je frapperai David et la paroi » ; mais
- ↑ Jusqu’à l’entrée de Geth : c’est ainsi qu’on traduit les LXX Le texte hébreu actuel porte jusqu’a une vallée (gaï), leçon évidemment altérée (pour gath) et reproduite par la Vulgate.
- ↑ Le morceau xvii, 55 - xviii, 5, omis dans le Cod. Vatic., paraît emprunté à un document différent pour suppléer à une lacune du précédent récit ; en effet xviii, 6 se rattache évidemment à xvii, 54.
- ↑ 1, 2. Les mots : Lorsqu’il eut achevé de parler à Saül, Saül le prit (l’adopta) ce même jour et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père, apparaissent à beaucoup de commentateurs comme la suite de xvii, 58. Ce qui reste de xviii, 1, se rejoint sans difficulté à xviii, 3.
- ↑ Il eut des transports, des accès de fureur : état offrant quelque ressemblance extérieure avec celui de l’extase prophétique ; d’où l’expression hébr. ithnabé, de même racine que le mot nàbî, prophète. Vulg., il prophétisa : voy. I Rois, xxii, 22 et comp. Act. xvi, 16-18 ; xix, 15 : I Jean, iv, 1-3.