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3. Chap. x, 17-27 : Saül élu par le sort.A Maspha, Samuel reproche de nouveau au peuple d’avoir voulu un roi (x, 17-19). Saül désigné par le sort (x, 20, 21) ; acclamation du peuple (x, 22-24). Samuel expose le droit de la royauté (x, 25). Dispersion du peuple, Saül à Gabaa (x, 26, 27).

17 Samuel convoqua le peuple devant Yahweh à Maspha, 18 et il dit aux enfants d’Israël : « Ainsi parle Yahweh, le Dieu d’Israël : J’ai fait monter Israël d’Égypte, et je vous ai délivrés de la main des Égyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. 19 Et vous, aujourd’hui, vous rejetez votre Dieu, qui vous a délivrés de tous vos maux et de toutes vos souffrances, et vous lui dites : Etablis un roi sur nous ! Présentez-vous maintenant devant Yahweh, selon vos tribus et selon vos familles[1]. »

20 Samuel fit approcher toutes les tribus d’Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée par le sort. 21 Il fit approcher la tribu de Benjamin par familles, et la famille de Métri fut désignée ; puis Saül, fis de Cis fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva point[2]. 22 Alors ils interrogèrent de nouveau Yahweh : « Est-il venu ici encore quelqu’un ? » Yahweh répondit : « Voici, il est caché parmi les bagages. » 23 On courut le tirer de là, et il se tint au milieu du peuple, dépassant tout le peuple de l’épaule et au delà. 24 Et Samuel dit à tout le peuple : « Voyez-vous celui que Yahweh a choisi ? Il n’y a personne dans tout le peuple qui soit semblable à lui. » Et tout le peuple poussa des cris en disant : « Vive le roi ! »

25 Alors Samuel exposa au peuple le droit de la royauté, et il l’écrivit dans le livre, qu’il déposa devant Yahweh ; puis il renvoya tout le peuple, chacun dans sa maison[3].

26 Saül aussi s’en alla dans sa maison à Gabaa, accompagné d’hommes de valeur, dont Dieu avait touché le cœur. 27 Toutefois les hommes de Bélial disaient : « Est-ce celui-là qui nous sauvera ? » Et ils le méprisèrent et ne lui apportèrent pas de présents. Mais Saül n’y prit point garde.


II. — GUERRES ET FAUTES DE SAÜL.
[XI, 1 — XV, 35.]
1. Chap. xi, 1-15 : Saül et les Ammonites.Naas l’Ammonite campe devant Jabès de Galaad (xi, 1-3). Les habitants envoient demander secours à Israël (xi, 4). Saül convoque et réunit le peuple (xi, 5-8). Défaite des Ammonites (xi, 9-11). A Galgala, confirmation de la royauté (xi, 12-15).

11. Naas l’Ammonite monta et campa devant Jabès en Galaad. Tous les habitants de Jabès dirent à Naas : « Conclus une alliance avec nous, et nous te servirons[4]. » 2 Mais Naas l’Ammonite leur répondit : « Je traiterai avec vous à la condition que je vous crève à tous l’œil droit, et que je mette ainsi un opprobre sur tout Israël. » 3 Les anciens de Jabès lui dirent : « Accorde-nous un délai de sept jours, et nous enverrons des messagers dans tout le territoire d’Israël ; et s’il n’y a personne qui nous secoure, nous nous rendrons à toi. » 4 Les messagers vinrent à Gabaa de Saül, et dirent ces choses aux oreilles du peuple ; et tout le peuple éleva la voix et pleura.

5 Et voici que Saül revenait des champs, derrière ses bœufs ; et Saül dit : « Qu’a donc le peuple, pour pleurer ? » On lui rapporta ce qu’avaient dit les hommes de Jabès. 6 Dès qu’il eut entendu ces paroles, l’Esprit de Yahweh saisit Saül, et sa colère s’enflamma. 7 Ayant pris une paire de bœufs, il les coupa en mor-

  1. Vous rejetez votre Dieu, implicitement, en demandant à avoir, comme les païens, un roi visible à la place du Dieu invisible (voy. viii, 6,). — Vous lui avez dit : Établis, etc. Les anciens interprètes (LXX, Vulg., etc.), lisant par un aleph le mot lo, traduisent, vous avez dit : Non, nous ne rejetons pas Yahweh, mais établis, etc. — Par familles, litt. par groupe de mille.
  2. Yahweh répondit : Il (Saül) est ici, mais caché parmi les bagages : l’assemblée devait ressembler à un camp : les bagages étaient réunis dans une enceinte formée par les chariots rangés alentour. Comme la réponse de Dieu ne semble pas tout d’abord s’adapter à la question, les LXX et la Vulg. ont modifié celle-ci : On interrogea de nouveau le Seigneur, pour savoir s’il devait venir en ce lieu-là.
  3. Le droit, ou la loi (Vulg.), la charte de la royauté, qui réglait les devoirs et les droits du roi, soit vis-à-vis de Yahweh, soit vis-à-vis du peuple. A en juger par le discours d’adieu de Samuel (xii, 1-17), il subordonnait le pouvoir du souverain à la loi mosaïque et aux révélations des prophètes.
  4. La Vulg. commence ce verset par, environ un mois après : ces mots, empruntés à la version inexacte des LXX, qui ont mal lu la fin du chap. x, se sont glissés de l’ancienne Italique dans la traduction de S. Jérôme.