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dit à Zébul : « Voici des gens qui descendent du sommet des montagnes. » Zébul lui répondit : « C’est l’ombre des montagnes que tu prends pour des hommes. » 37 Gaal reprit la parole et dit : « Voici une troupe qui descend du milieu du pays, et un corps qui arrive par le chemin du chêne des devins. » 38 Zébul lui répondit : « Où donc est ta bouche avec laquelle tu disais : Qui est Abimélech, pour que nous le servions ? N’est-ce point là le peuple que tu méprisais ? Sors maintenant et livre-lui bataille ! » 39 Gaal fit une sortie, à la tête des hommes de Sichem, et livra bataille à Abimélech. 40 Abimélech le poursuivit, et Gaal s’enfuit devant lui, et beaucoup de ses hommes tombèrent morts jusqu’à l’entrée de la porte. 41 Abimélech s’arrêta à Ruma ; et Zébul chassa Gaal et ses frères, qui ne purent plus rester à Sichem.

42 Le lendemain, le peuple sortit dans la campagne. Abimélech en ayant été informé, 43 prit sa troupe, la partagea en trois corps, et se mit en embuscade dans la campagne. Dès qu’il aperçut le peuple sortant de la ville, il se leva contre eux et les battit. 44 Abimélech et les corps qui étaient avec lui se jetèrent en avant et se placèrent à l’entrée de la porte de la ville ; deux de ces corps se jetèrent sur tous ceux qui étaient dans la campagne et les battirent[1]. 45 Et Abimélech donna l’assaut à la ville pendant toute la journée ; il s’en empara et tua le peuple qui s’y trouvait ; puis il rasa la ville et y sema du sel.

46 A cette nouvelle, tous les hommes de la tour de Sichem se rendirent dans la forteresse de la maison du dieu Berith[2]. 47 Dès qu’on eut annoncé à Abimélech que tous les habitants de la tour de Sichem s’y étaient rassemblés, 48 Abimélech monta sur le mont Selmon, lui et tout le peuple qui était avec lui. Abimélech prit en main une hache, coupa une branche d’arbre, la souleva et la mit sur son épaule. Il dit au peuple qui était avec lui : « Ce que vous m’avez vu faire, hâtez-vous de le faire comme moi. » 49 Et tous les gens aussi coupèrent chacun une branche et suivirent Abimélech ; ils placèrent les branches contre la forteresse, et ils la livrèrent au feu avec ceux qu’elle renfermait. Et tous les gens de la tour de Sichem périrent aussi, mille environ, hommes et femmes.

9. Chap. ix, 50-57 : Siège de Thébès et mort d’Abimélech.Prise de Thébès (ix, 50) ; assaut de la tour (ix, 51, 52) ; Abimélech tué par une meule (ix, 53-55). Justice divine et accomplissement de la prophétie (ix, 56, 57).

50 De là, Abimélech marcha contre Thébés ; il assiégea Thébés et s’en empara. 51 Il y avait au milieu de la ville une forte tour où se réfugièrent tous les habitants de la ville, hommes et femmes ; ayant fermé la porte sur eux, ils montèrent sur le toit de la tour. 52 Abimélech vint jusqu’à la tour ; il l’attaqua et s’approcha de la porte de la tour pour y mettre le feu. 53 Alors une femme lança sur la tête d’Abimélech un morceau de meule de moulin et lui brisa le crâne. 54 Il appela aussitôt le jeune homme qui portait ses armes, et lui dit : « Tire ton épée et donne-moi la mort, afin qu’on ne dise pas de moi : C’est une femme qui l’a tué. » Le jeune homme le transperça, et il mourut. 55 Quand les hommes d’Israël virent qu’Abimélech était mort, ils s’en allèrent chacun dans sa maison.

56 Ainsi Dieu fit retomber sur Abimélech le mal qu’il avait fait à son père, en tuant ses soixante-dix frères ; 57 et Dieu fit retomber sur la tête des gens de Sichem toute leur méchanceté. Ainsi s’accomplit sur eux la malédiction de Joatham, fils de Jérobaal.

10. Chap. x, 1-5 : Deux « petits juges. » — Thola (x, 1, 2). Jaïr (x, 3-5).

10. Après Abimélech, Thola, fils de Phua, fils de Dodo, homme d’Issachar, se leva pour délivrer Israël ; il demeurait à Samir, dans la montagne d’Ephraïm. 2 Il fut juge en Israël pendant vingt-trois ans ; puis il mourut et fut enterré à Samir.

3 Après lui se leva Jaïr, de Galaad, qui jugea Israël pendant vingt-deux ans[3]. 4 Il avait trente fils, qui montaient trente ânons, et qui possédaient trente villes appelées encore aujourd’hui Bourgs de Jaïr, et situées dans le pays de Galaad. 5 Et Jaïr mourut, et il fut enterré à Camon.

  1. Il faut sans doute lire au début, avec d’anciennes versions : Abimélech et le corps qui etc., puis traduire exactement l’hébreu actuel ; et les deux autres corps (sur les trois dont parle le vers. 43) se jetèrent, etc.
  2. La Vulgate ajoute, où ils avaient fait alliance avec lui, et c’est de cette alliance qu’avait reçu son nom ce lieu qui était très fortifié : glose qui ne se trouve ni dans l’hébreu ni dans les LXX.
  3. Les mots de la Vulgate, ex nomine ejus ne sont ni dans l’hébreu ni dans les LXX.