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DICTIONNAIRE
DU
NOUVEAU TESTAMENT
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ABILENE. — Nom d’une petite contrée ou tétrarchie (Luc, iii, 1), ayant pour capitale Abila, et gouvernée, sous Tibère, par le tétrarque Lysanias. Des ruines encore existantes (Souq-ouadi-Barada) marquent la place d’Abila dans un district, arrosé par le Barada, sur le versant oriental de l’Anti-Liban, entre Héliopolis (Baalbeck) et Damas, à 30 kilomètres au nord-ouest de cette dernière ville. Voir Lysanias.

ACHAIE. — Ce nom, avant la conquête romaine, désignait la contrée située au nord du Péloponèse, le long du golfe de Corinthe, mais après cette conquête il fut appliqué à tout le Péloponèse avec la Grèce centrale et les lies adjacentes. C’est dans ce dernier sens que le nom d’Achaïe est pris par l’auteur des Actes des Apôtres et par S. Paul (Act. xviii, 12, 27 ; xix, 21 ; Rom. xv, 26 ; I Cor. xvi, 15 ; II Cor. i, 1 ; ix, 2 ; xi, 10 ; I Thess., i, 7, 8). Pour eux l’ensemble des pays grecs d’Europe se divise en deux parties : l’Achaïe et la Macédoine. Cette province romaine d’Achaïe fut tour à tour impériale et sénatoriale. Quand S. Paul y aborda à sa seconde mission, elle était redevenue sénatoriale et avait à sa tête un proconsul, anthupatos, (Act. xviii, 12), qui était alors Gallion, le frère de Sénèque. D’après une inscription trouvée à Delphes, c’est en 52 que S. Paul aurait été cité devant son tribunal (Revue Biblique, 1913, p. 36. Parmi les villes d’Achaïe, le Nouveau Testament ne mentionne qu’Athènes (Act. xvii, 16), Corinthe, séjour du proconsul, (Act. xviii, 1), et Cenchrée, port de Corinthe du côté de l’Orient, Act. xviii, 18) ; Rom. xvi, 1).

ANCIENS ou ANCIENS DU PEUPLE. — Ce mot, les Anciens (zeqênim), sans aucune addition, désigne tantôt des docteurs juifs célèbres, dont les interprétations de la Loi faisaient autorité et étaient reçues, surtout des Pharisiens, presque avec autant de respect que la Loi elle-même ; tantôt les Anciens du peuple. Pour cette dernière signification, voy. Anciens du peuple à l’art. Sanhédrin. Dans les Actes et les Epîtres, le nom d’Anciens, presbuteroi, est donné aux chefs spirituels qui furent préposés par les Apôtres à la direction des Eglises particulières et qui y remplissaient les fonctions liturgiques.

ANNE ou HANAN, fils de Seth, fut élevé au souverain sacerdoce par Quirinius, légat impérial en Syrie, l’an 6 ou 7 de notre ère, Déposé l’an 15, au commencement du règne de Tibère, par le procurateur Valérius Gratus, il resta très considéré ; on continuait à l’appeler le grand prêtre, et à le consulter dans toutes les questions graves. Ses cinq fils, sans compter son gendre Caïphe, furent tour à tour revêtus de la même dignité. Dans un temps où, sous le régime des procurateurs romains, les pontifes se succédaient si rapidement, le vieux grand prêtre jouissait donc d’une grande autorité ; c’était lui qui menait tout le collège des prêtres. Caïphe, son gendre, n’était entre ses mains qu’un instrument docile, et c’est sur Anne que doit peser, sans aucun doute, la plus grande responsabilité dans la condamnation de J.-C. Tous ses fils furent d’ardents persécuteurs des chrétiens, et le dernier, appelé aussi Anne, fit mettre à mort S. Jacques, le frère du Seigneur.

ANTIOCHE. — Deux cités de ce nom sont mentionnées à plusieurs reprises dans les Actes des Apôtres : Antioche de Pisidie, et Antioche de Syrie.

Antioche de Pisidie, ou plutôt voisine de la Pisidie, Antiokheia è pros Pisidia, comme s’exprime Strabon (XII, viii, 14), appartenait en réalité à la Phrygie galatique. Mais la portion de la Phrygie qui fit partie de la Galatie romaine, étant engagée dans la Pisidie, finit peu à peu par être absorbée par elle : de là le nom d’Antioche de Pisidie. Cette cité, d’après Strabon, était située sur le versant méridional des montagnes qui séparent la Phrygie asiatique de la Pisidie. Il n’en reste plus que des ruines à 3 kilom. de Yalobatch, petit village au pied du Sultan Dagh. C’était une colonie romaine, où les Juifs se trouvaient en grand nombre. S. Luc (Act. xiii, 14-51 et xiv, 20-22), raconte en détail l’évangélisation de cette ville par S. Paul, et S. Barnabé. (Cf. II Tim. {{|iii}}, 11).

Antioche de Syrie, capitale de la province romaine de Syrie, était une immense cité de 15 kilom. de tour sur les bords de l’Oronte. Dans ses murailles, hautes de 25 mètres et larges de 6, elle renfermait à peu près 500.000 habitants, mélange de syriens, de juifs, de grecs et de romains. C’était comme la capitale de l’Orient romain. A la suite de la persécution qui sévit à Jérusalem et du martyre de S. Etienne, des disciples vinrent annoncer l’Evangile à Antioche (Act. xi, 19) ;