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point troubler.

15 mais sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur, le Christ, étant toujours prêts à répondre mais avec douceur et respect, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous ;

16 ayant une bonne conscience, afin que, sur le point même où l’on vous calomnie, vous couvriez de confusion ceux qui diffament votre bonne conduite dans le Christ.


17 En effet, il vaut mieux souffrir, si Dieu le veut ainsi, en faisant le bien, qu’en faisant le mal.

18 Aussi le Christ a souffert une fois la mort pour nos péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous ramener à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais rendu à la vie selon l’esprit.

19 C’est aussi dans cet esprit qu’il est allé prêcher aux esprits en prison,

20 rebelles autrefois, lorsqu’aux jours de Noé la longanimité de Dieu temporisait, pendant que se construisait l’arche, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau.

21 C’est elle qui aujourd’hui vous sauve, vous aussi, par son antitype le baptême, non pas cette ablution qui ôte les souillures du corps, mais celle qui est la demande faite à Dieu d’une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ.

22 Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu ; à lui sont soumis les anges, les principautés et les puissances.


B. Ne pas se laisser entraîner par les païens à reprendre leur vie d’autrefois (iv, 1-6) ; par la pensée du prochain jugement s’animer à la pratique des vertus, surtout de la charité (7-11).

4. Puis donc que le Christ a souffert [pour nous] en la chair, armez-vous, vous aussi, de la même pensée, savoir, que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché,

2 pour vivre, pendant le temps qu’il lui reste à passer dans la chair, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu.

3 C’est bien assez d’avoir fait autrefois la volonté des païens, en vivant dans le désordre, les convoitises, l’ivrognerie, les orgies, les excès de boisson et le culte criminel des idoles.

4 Ils s’étonnent maintenant que vous ne couriez pas avec eux dans le même débordement de débauches ; et ils se répandent en injures.

5 Mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.

6 C’est pour cela que l’Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, condamnés, il est vrai, selon les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu dans l’esprit.


7 Or la fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et sobres pour vaquer à la prière.

8 Mais surtout ayez un ardent amour les uns pour les autres ; car l’amour couvre une multitude de péchés.

9 Exercez entre vous l’hospitalité sans murmurer.

10 Que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu, laquelle est variée. Si quelqu’un parle, que ce soit selon les oracles de Dieu ;

11 si quelqu’un exerce un minis-


15. Sanctifiez, adorez le Seigneur qui n’est autre que le Christ, comme étant le Saint. Citation libre d’Isaïe (viii, 12 sv.).

18. A Dieu, dont l’homme est séparé par le péché (Eph. ii, 13, 18). Vulgate, de nous offrir à Dieu.

19. Dans cet esprit : dans son âme séparée de son corps, mais unie à la divinité, Notre-Seigneur est descendu aux enfers, dans le séjour des âmes, le scheol, où les âmes des justes attendaient, avec sa venue, leur délivrance, c’est-à-dire leur entrée au ciel. — Prêcher, annoncer l’Evangile, l’heureux accomplissement de la Rédemption.

20. Temporisait, pendant 120 ans (Gen. vi, 3 sv. ; Hébr. xi, 7) afin de laisser aux hommes le temps de se convertir. — Vulg. Alors qu’ils attendaient la longanimité de Dieu, espérant par une confiance présomptueuse que la patience de Dieu se prolongerait. Comp. Matth., xxiv, 38 sv.

21. Le grec xxxx (employé dans le Nouveau Testament en ce seul endroit, et une autre fois dans les LXX, Dan. iv, 14, où il répond au chaldéen sche’eltha) dérive sa signification du verbe xxxxx, qui n’est jamais celle de s’engager, mais celle de demander (comp. Matth. xvi, 1 ; Ps. cxxxvii (136, 3). De plus le génitif xxxx, répond au membre précédent xxxx, et par conséquent désigne non pas le sujet, mais l’objet de l’xxxx. C’est donc le rite sacramentel lui-même qui est la demande faite à Dieu (xxxxx) d’une conscience bonne, c’est-à-dire purifiée de tout péché et sanctifiée par l’infusion de la grâce justifiante et des vertus. Comp. Hébr. x, 22.

22. Après la droite de Dieu, la Vulg. ajoute : ayant englouti la mort pour que nous devinssions héritiers de la vie éternelle. — Les anges, etc. : voyez Eph. i, 21-22.

IV, 1. Pour nous, addition d’un grand nombre de manuscrits.

3. La volonté des païens, par opposition à la volonté de Dieu.

5. Act. x, 42 ; I Tim. iv, 1.

6. Ceux dont il vient d’être question iii, 19 sv. En leur annonçant l’Evangile de la Rédemption, le Christ exerce et manifeste sa souveraineté même sur les morts.

7. I Cor. xv, 31 ; I Thess., iv, 15.

8. Dans les Proverbes (x, 12), auxquels saint Pierre emprunte cette sentence, il s’agit des péchés du prochain : la charité les couvre de son manteau, et ainsi la paix et l’union se conservent dans la communauté.

10. I Cor. xii, 1 sv.