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j’ai détruit, je le rebâtis, je me constitue moi-même prévaricateur,

19 puisque c’est par la Loi que je suis mort à la Loi, afin de vivre pour Dieu. J’ai été crucifié avec le Christ,

20 et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

21 Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s’obtient par la Loi, le Christ est donc mort pour rien.


DEUXIÈME PARTIE.
[III, 1 — IV, 31.]


DOCTRINE DU SALUT PAR LA FOI.


Chap. iii, 1-18.Impuissance de la Loi. Appel à leur expérience personnelle (1-7) ; la promesse antérieure à la Loi, son accomplissement dépend de la foi seule (8-14). La promulgation n’a pas changé cette condition (15-18).

3. O Galates insensés ! qui vous a fascinés, vous aux yeux de qui a été tracée l’image de Jésus-Christ crucifié.

2 Voici seulement ce que je voudrais savoir de vous : Est-ce par les œuvres de la Loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la soumission de la foi ?

3 Avez-vous si peu de sens, qu’après avoir commencé par l’esprit, vous finissiez par la chair ?

4 Avez-vous fait une telle expérience en vain ? si toutefois c’est en vain.

5 Celui qui vous confère l’Esprit et qui opère parmi vous des miracles, le fait-il donc par les œuvres de la Loi, ou par la soumission de la foi ?

6 comme il est écrit : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. »

7 Reconnaissez donc que ceux-là sont fils d’Abraham, qui sont de la foi.


8 Aussi l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les nations par la foi, annonça d’avance à Abraham cette bonne nouvelle : « Toutes les nations seront bénies en toi. »

9 De sorte que ceux qui sont de la foi sont bénis avec le fidèle Abraham.

10 En effet tous ceux qui s’appuient sur les œuvres de la Loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : « Maudit quiconque n’est pas constant à observer tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. »

11 Or que par la Loi nul ne soit justifié devant Dieu, cela est manifeste, puisque le « juste vivra par la foi. »

12 Or la Loi ne procède pas de la foi ; mais elle dit : « Celui qui accomplira ces commandements vivra en eux. »

13 Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en se faisant malédiction pour nous, — car il est écrit : « Maudit quiconque est pendu au bois, » —

14 afin que la bénédiction promise à Abraham s’étendît aux nations dans le Christ Jésus, afin que nous pussions recevoir par la foi l’Esprit promis.


15 Frères, — je parle selon les usages des hommes, — un contrat en bonne forme, bien que l’engagement soit pris par un homme, n’est annulé par personne, et personne n’y ajoute.

16 Or les pro-



19. La Loi fait vivre le péché, en donne la conscience, et par suite du péché, toute l’humanité est sujette à la malédiction et à la mort. Le Christ, en montant sur la croix, a pris sur lui cette malédiction ; il est donc mort par, ou à cause de la Loi (Comp. iii, 10 sv.). Or les fidèles lui étant unis par la foi et le baptême, sont entrés en communion de sa mort et de sa résurrection (Rom. vi, 3 sv.) ; par conséquent eux aussi sont morts par la Loi, et sont morts à la Loi ; le lien qui les attachait à elle est rompu ; ils vivent de la vie divine, la Loi ne peut plus ni les accuser, ni les convaincre de péché (Rom. vii, 1-11).

20. Comp. Rom. vi, 11 ; viii, 9 sv. ; Eph. iii, 17.

III, 1. Après fascinés, la Vulg. ajoute, pour ne pas obéir à la vérité : ces mots manquent dans les manuscrits grecs, dans l’ancienne italique et dans plusieurs manuscrits de la Vulg. elle-même. Cf. v. 7. Quelques manuscrits ont, comme la Vulgate, in vobis crucifixus, c’est-à-dire « comme s’il eût été crucifié parmi vous ».

7. Reconnaissez, ou bien avec quelques bons manuscrits de la Vulgate, vous reconnaissez.

8. L’Ecriture personnifiée, l’Esprit-Saint parlant par elle (Gen. xii, 3 ; comp. xviii, 18).

10. Citation libre, d’après les Septante, de Deut. xxvii, 26.

11. Hab. ii, 4. Comp. Rom. i, 17.

12. Lév. xviii, 5.

13. Maudit… : citation libre, d’après les Septante, de Deut. xxi, 23.

16. Gen. xiii, 15 ; xvii, 8. — A ses descendants, litt. à ses descendances. L’Esprit de Dieu, en choisissant un mot qui désigne une unité collective, de préférence à un pluriel, enfants ou descendants, par exemple, indiquait un objet de la promesse collectivement un, savoir le Christ uni à tous ceux qui ne forment avec lui qu’un seul corps, le Christ personnel et le Christ mystique, Jésus-Christ et son Eglise, dit S. Augustin.