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nonce pas l’Evangile !

17 Si je le faisais de mon propre gré, je mériterais une récompense ; mais je le fais par ordre, alors c’est une charge qui m’est confiée.

18 Quelle est donc ma récompense ? C’est que prêchant l’Évangile je l’offre gratuitement, sans user de mon droit de prédicateur de l’Évangile.


19 Car, quoique libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous, afin d’en gagner un plus grand nombre.

20 Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ;

21 avec ceux qui sont sous la Loi, comme si j’étais sous la Loi (quoique je ne sois pas assujetti à la Loi), afin de gagner ceux qui sont sous la Loi ; avec ceux qui sont sans la loi, comme si j’étais sans la loi, (quoique je ne sois pas sans la loi de Dieu, étant sous la loi du Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi.

22 Je me suis fait faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin de les sauver tous.

23 Je fais tout à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part.


24 Ne le savez-vous pas ? Dans les courses du stade, tous courent, mais un seul emporte le prix. Courez de même, afin de le remporter.

25 Quiconque veut lutter, s’abstient de tout : eux pour une couronne périssable ; nous, pour une impérissable.

26 Pour moi, je cours de même, non comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air.

27 Mais je traite durement mon corps et je le tiens en servitude, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé.

10. Car je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous traversé la mer,

2 et qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer ;

3 qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel,

4 et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher était le Christ.

5 Cependant ce n’est pas dans la plupart d’entre eux que Dieu trouva son plaisir, puisque leurs corps jonchèrent le désert.


6 Or ces choses ont été des figures de ce qui nous concerne, afin que nous n’ayons pas de désirs coupables, comme ils en ont eu,

7 et que vous ne deveniez pas idolâtres, comme quelques-uns d’entre eux, selon qu’il est écrit : « Le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis il se leva pour se divertir. »

8 Ne nous livrons point à l’impudicité, comme quelques-uns d’entre eux s’y livrèrent ; et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour.

9 Ne tentons point le Christ, comme le tentèrent quelques-uns d’entre eux, qui périrent par les serpents.

10 Ne murmurez point comme murmurèrent quelques-uns d’entre eux, qui périrent sous les coups de l’Exterminateur.

11 Toutes ces choses leur sont arrivées en figure, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes arrivés à la fin



21. Qui sont sans la loi, les païens (Rom. ii, 12, 14).

24. Le stade désignait chez les Grecs l’espace consacré aux exercices de la course ; il y avait des prix et des couronnes pour les vainqueurs.

25. S’abstient de tout : Les athlètes qui, dans les jeux publics, disputaient le prix de la course, de la lutte, du pugilat, etc., se soumettaient à un régime sévère, évitant tout ce qui pouvait nuire à la vigueur et à la souplesse du corps.

27. Je traite durement. Le verbe grec signifie litt. meurtrir d’un coup de poing. Quelques manuscrits, suivis par la Vulgate, lisent xxxx, je châtie, j’afflige. — Réprouvé, exclu de la récompense, ayant manqué l’épreuve.

X, 1. Car relie ce chapitre aux deux précédents. Après avoir traité (ch. viii) des rapports des chrétiens avec les idolâtres, relativement aux viandes offertes sur les autels du paganisme, et montré (ch. ix), par divers traits de sa propre conduite, qu’il faut savoir renoncer à ses droits, afin d’éviter une liberté charnelle qui conduit au péché, — il emprunte à l’histoire d’Israël et propose ici (ch. x) d’effrayants exemples des péchés auxquels ce peuple fut entraîné par cette fausse liberté. — Sous la nuée : allusion à la nuée miraculeuse qui les guidait (Ex. xiii, 21), et les couvrait (Ps. cv (104), 39 ; Sag. x, 17 ; xix, 7). Sens : sous la garde et la conduite de Yahweh.

2. Baptisés en Moïse, liés, engagés par la confiance et l’obéissance envers Moïse, médiateur entre Dieu et le peuple pour la première alliance, et cela en vertu d’une sorte de baptême dans la nuée et dans la mer.

3. Le même aliment, la manne (Ex. xvi, 15) spirituel, parce qu’il était le résultat d’un miracle (Ps. lxxviii (77), 124 ; cv (104), 40 ; Sag. xvi, 20), et surtout parce qu’il figurait une manne supérieure, la sainte Eucharistie (Jean, vi, 48 sv.).

4. Breuvage spirituel : allusion à l’eau que Dieu fit jaillir du rocher, la première année du voyage dans le désert, à Raphidim (Exod. xvii, 6), et la dernière, dans le désert de Sin (Nombr. xx, 8 sv.). — Spirituel : à cause de son origine miraculeuse. — Le rocher spirituel qui les accompagnait, ce n’est pas la pierre matérielle dont Moïse fit jaillir une source d’eau ; c’était J.-C., Verbe éternel, conducteur et protecteur du peuple élu dans sa marche vers la terre promise. En effet, dans la narration mosaïque c’est Yahweh qui se tient sur le rocher (Exod. xvii, 6) ; c’est à lui, et non pas à la pierre matérielle que Moïse doit parler (Nombr. xx, 8) ; c’est lui qui fait sourdre les eaux miraculeuses.

6. Voy. Nombr. xi, 4 sv.

7. Ex. xxxii, 6.

8. Vingt-trois mille : il est dit vingt-quatre mille, Nombr. xxv, 1-9 : peut-être faute de copiste.

10. Ex. xv, 24 ; xvii, 3 ; Nombr. xi, 4 sv. 33 ; xvi, 25 sv., 41 sv.

11. Toutes manque dans beaucoup de manuscrits.