Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1632

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous appartenons au Seigneur. 9 Car le Christ est mort et a vécu afin d’être le Seigneur et des morts et des vivants[1]. 10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Toi, aussi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous paraîtrons tous devant le tribunal du Christ ; 11 car il est écrit : « Je suis vivant, dit le Seigneur ; tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu[2]. » 12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.

13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais jugez plutôt qu’il ne faut rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. 14 Je sais et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi ; néanmoins, si quelqu’un estime qu’une chose est impure, elle est impure pour lui.

15 Or, si pour un aliment, tu contristes ton frère, tu ne marches plus selon la charité ; n’entraîne pas à la perdition, par ton aliment, un homme pour lequel le Christ est mort. 16 Que votre bien ne soit pas un sujet de blasphème ! 17 Car le royaume de Dieu ce n’est pas le manger et le boire ; mais la justice et la paix et la joie dans l’Esprit-Saint. 18 Celui qui sert le Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. 19 Recherchons donc ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. 20 Garde-toi, pour un aliment, de détruire l’œuvre de Dieu. Il est vrai que toutes choses sont pures, mais il est mal à un homme de devenir en mangeant une pierre d’achoppement. 21 Ce qui est bien, c’est de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de ne rien faire qui soit pour ton frère une occasion de chute, [de scandale ou de faiblesse]. 22 As-tu une conviction ? Garde-la pour toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas dans l’acte qu’il approuve. 23 Mais celui qui a des doutes, s’il mange, il est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction ; tout ce qui ne procède pas d’une conviction est péché.

15. Nous devons, nous qui sommes forts, supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas nous plaire à nous-mêmes. 2 Que chacun de nous cherche à complaire au prochain pour le bien, afin de l’édifier. 3 Car le Christ n’a pas eu de complaisance pour lui-même ; mais, selon qu’il est écrit : « Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi[3]. » 4 Car tout ce qui a été écrit avant nous l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. 5 Que le Dieu de la patience et de la consolation vous donne d’avoir les uns envers les autres les mêmes sentiments selon Jésus-Christ, 6 afin que, d’un même cœur et d’une même bouche, vous glorifiez Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 7 Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu.

8 J’affirme, en effet, que le Christ a été ministre des circoncis, pour montrer la véracité de Dieu, en accomplissant les promesses faites à leurs pères[4], 9 tandis que les Gentils glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : « C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom[5]. » 10 L’Écriture dit encore : « Nations, réjouissez-vous avec son peuple[6]. » 11 Et ailleurs : « Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, célébrez-le tous[7]. » 12 Isaïe dit aussi : « Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lève pour régner sur les nations ; en lui les nations mettront leur espérance[8]. » 13 Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la vertu de l’Esprit-Saint, vous abondiez en espérance !


II. — EXPLICATIONS PERSONNELLES.

Chap, xv, 14 — xvi, 27. — Situation de Paul vis-à-vis de l’Église de Rome ; projets de voyage (xv, 14-33).

14 Moi aussi, mes frères, j’ai de vous cette persuasion que vous êtes de vous-mêmes pleins de bons sentiments, remplis de toute connaissance, et capables de vous avertir les uns les autres. 15 Cependant je vous ai écrit plus librement, comme pour raviver en partie vos souvenirs, — à cause de la grâce que Dieu m’a faite 16 d’être ministre

  1. A vécu (Vulg. est ressuscité) comprend la vie de Jésus sur la terre et sa résurrection. Les morts sont les âmes dans le scheol, les limbes (Phil, ii, 10).
  2. Écrit. Is. xlv, 23, cité librement. — Je suis vivant : formule abrégée de serment, dont l’expression complète serait : Aussi vrai que je suis vivant, il est vrai que tout genou, etc. Cf. Hébr. vi, 13.
  3. Ps. lxix (68), 10, où le juste persécuté figure le Messie.
  4. Ministre des circoncis : la fonction du Messie, conformément aux promesses, était de consacrer son activité au salut de la nation juive.
  5. Ps. xviii (17), 50.
  6. L’Écriture, Deut. xxxii, 43, d’après les Septante.
  7. Et ailleurs, Ps. cxvii (116), i.
  8. Isaïe, xi, 12, d’après les Septante.