Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1396

Cette page n’a pas encore été corrigée


LIVRE DE JONAS


1. Chap. i, 1-16 : Jonas a la mer. — Jonas est envoyé prêcher à Ninive (i, 1, 2). Sa désobéissance, il s’embarque pour Tharsis (i, 3). La tempête ; le sort désigne Jonas comme la cause du danger (i, 4-7). Ses explications (i, 8-12). Il est jeté à la mer (i, 13-16).

1. La parole de Yahweh fut adressée à Jonas, fils d’Amathi, en ces termes :

2 « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et prêche contre elle ; car leur méchanceté est montée jusqu’à moi. »


3 Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tharsis, loin de la face de Yahweh. Il descendit à Joppé, et trouva un vaisseau qui allait à Tharsis et, ayant payé son passage, il y descendit pour aller avec eux à Tharsis, loin de la face de Yahweh.


4 Mais Yahweh fit souffler un grand vent sur la mer, et il y eut sur la mer une grande tempête ; le vaisseau menaçait de se briser.

5 Les mariniers eurent peur ; ils crièrent chacun à leur dieu, et jetèrent à la mer les objets qui étaient sur le vaisseau, pour s’alléger. Et Jonas était descendu au fond du navire ; il s’était couché et dormait profondément.

6 Alors le chef de l’équipage s’approcha de lui et lui dit : « Qu’as-tu à dormir ? Lève-toi, invoque ton Dieu ; peut-être Dieu pensera-t-il à nous, et nous ne périrons point ! »


7 Et ils se dirent les uns aux autres : « Venez, jetons les sorts, afin que nous sachions de qui nous vient ce mal. » Ils jetèrent les sorts, et le sort tomba sur Jonas.


8 Alors ils lui dirent : " Dis-nous donc à cause de qui nous arrive ce mal ; quelle est ta profession, d’où viens-tu, quel est ton pays et de quel peuple es-tu ?

9 Il leur répondit : « Je suis un Hébreu et j’adore Yahweh, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre. »

10 Les hommes furent saisis d’une grande crainte, et ils lui dirent : « Qu’as-tu fait ! » Car les hommes savaient qu’il s’enfuyait loin de la face de Yahweh, parce qu’il le leur avait déclaré.

11 Ils lui dirent : « Que te ferons-nous, pour que la mer s’apaise pour nous ? » Car la mer continuait de se soulever de plus en plus.

12 Il leur répondit : « Prenez-moi et me jetez à la mer, et la mer s’apaisera pour vous ; car je sais que c’est à cause de moi que cette grande tempête est venue sur vous. »


13 Les hommes ramaient pour ramener le vaisseau à la terre, mais ils ne le purent pas ; car la mer continuait de se soulever de plus en plus contre eux.

14 Alors ils crièrent à Yahweh et dirent : « Ah ! Yahweh, que nous ne périssions pas pour l’âme de cet homme, et ne nous chargez pas d’un sang innocent ; car c’est vous, Yahweh, qui avez fait comme il vous a plu. »

15 Et prenant Jonas, ils le jetèrent à la mer ; et la mer calma sa fureur.

16 Et les hommes furent saisis d’une grande crainte pour Yahweh ; ils offrirent un sacrifice à Yahweh et firent des vœux.


2. Chap, ii, 1-11 : Jonas dans le ventre du poisson. — Il y est englouti (11, 1). Sa prière (11, 2) : thème gênerai (ii, 3) ; dans son extrémité (u, 4-7a) il s’est souvenu de Yahweh, l’a prié et a été exaucé (ii, 7b, 8). Action de grâce (ii, 9, 10). Délivrance (ii, 111).

2. Et Yahweh fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas ; et Jonas fut dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits.

2 Et des entrailles du poisson Jonas pria Yahweh, son Dieu. Jonas pria Yahweh, son Dieu. Il dit


I, 2. Ninive, capitale de l’Assyrie, située sur la rive gauche du Tigre, vis-à-vis de la ville actuelle de Mossoul.

3. Loin de la face de Yahweh, dans un pays où Yahweh n’est pas honoré et, dans la pensée du prophète, où il n’habite pas, au moins n’a pas une demeure officielle, un sanctuaire. — Joppé, aujourd’hui Jaffa.

4. Le vaisseau menaçait de se briser ; m. à m., pensa se briser.

6. Invoque ton Dieu : chaque peuple avait ses dieux particuliers ; mais, en général, on croyait à la puissance de tous les autres.

16. Ne nous chargez pas d’un sang innocent : m. à m., ne placez pas sur nous un sang innocent.

II, 2. Pria Yahweh. Ce cantique d’action de grâces est emprunté en partie à divers Psaumes. Plusieurs interprètes, tout en y voyant un écho des sentiments de Jonas, le regardent comme une composition faite après coup par le rédacteur du livre.