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LE LIVRE D’ÉZÉCHIEL


INTRODUCTION.
[I, 1 — III, 21.]


LA VOCATION DU PROPHÈTE.


1. Chap. i, 1-28a : L’apparition divine. — Date de la vision (i, 1-3). Cadre général (i, 4). Les êtres vivants (i, 5-14). Les roues (i, 15-21). Le firmament (i, 22-25). Le trône et la gloire de Yahweh (i, 25-28a).

1. Et la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j’étais parmi les captifs, près du fleuve Chobar, les cieux s’ouvrirent et je vis des visions de Dieu.


2 Le cinquième jour du mois, — c’était la cinquième année de la captivité du roi Joachin, —

3 la parole de Yahweh fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, prés du fleuve Chobar, et là, la main de Yahweh fut sur lui.


4 Je vis, et voici qu’un vent de tempête venait du septentrion, et une grande nuée, et une masse de feu qui resplendissait alentour ; et au milieu d’elle on voyait comme l’aspect d’un métal plongé dans le feu.


5 Et au milieu, je vis la ressemblance de quatre êtres vivants, et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine.

6 Chacun avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes.

7 Leurs pieds étaient des pieds droits, et la plante de leurs pieds était comme la plante du pied d’un veau ; ils étincelaient comme l’aspect de l’airain poli.

8 Des mains d’hommes sortaient de dessous leurs ailes, sur leurs quatre côtés ; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes.

9 Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre ; ils ne tournaient point en marchant ; chacun allait devant soi.

10 Et voici


I, i. La trentième année. Il est difficile de déterminer la portée de cette date. Suivant l’opinion la plus commune et la plus probable le prophète fait ici connaître son âge. — Au quatrième mois, juin-juillet. — Fleuve Chobar, hébr Kebar. non le fleuve Habor, auj. Khabour, sur les bords duquel les tribus du Nord avaient été transportées par Salmanasar (II Rois, xvii, 6 ; xvin, ji) : mais très probablement le grand canal, nahr malcha, c.-à-d fleuve royal, plus voisin de Babylone, qui reliait l’Euphrate au Tigre.

2-3. Comme ces versets sont à la 3e personne, tandis que les vers. 1 et 4 se lisent à la 1re, plusieurs interprètes conjecturent qu’ils ont été ajoutés après coup par les collecteurs du recueil des prophéties. Cependant les LXX et un certain nombre de manuscrits hébr. mettent sur moi au lieu de sur lui (vers 3). — La main de Yahweh : expression qui revient souvent dans Ezéchiel, pour désigner l’action de la puissance divine s’emparant de l’homme, pour le mettre eu présence des visions d’en haut

4. Un vent de tempête chassant devant lui une nuée, symbole de la présence de Dieu (Comp. Exod. xiii, 21 ; I Rois, viii, 10 ; Matth xvii, 5 ; Act. 1, 9). — Et une masse de feu qui resplendissait alentour ; m. à m., et du feu pris ensemble, et à lui de l’éclat tout autour. Il y avait dans la nuée une masse de feu dont la clarté rayonnait à travers la nuée. — Et au milieu d’elle etc. : m. à m., et au milieu d’elle comme l’aspect (l’œil) du chaschmal, au milieu du feu. On ne sait pas au juste ce qu’est le chaschmal. Il faut songer à un métal très brillant qui se détache du milieu du feu. On traduit souvent d’une laçon approximative par airain poli — On remarquera que dans toute cette description, l’auteur use à dessein de toutes les formules possibles d’approximation, de comparaison :’éyn, œil, aspect ; mar’éh, aspect, vue ; demûth, ressemblance. Il se sent incapable de rendre avec précision ce qu’il contemple.

5. Au milieu : à mesure que le globe de feu se rapproche, les détails apparaissent plus distincts aux yeux du prophète. — Quatre êtres vivants (comp Apoc. iv, 6), si étranges et d’une apparence si complexe que le voyant ne sait d’abord les designer que par cette vague appellation — Une ressemblance humaine : c’est l’aspect général qu’ils présentent aux yeux du prophète.

7. Leurs pieds, ici, la jambe tout entière ; — étaient droits, descendant droit vers le sol, et se terminant par une plante semblable à celle d’un taureau.

9. Leurs ailes, les deux ailes d’en haut (vers. 11), étaient jointes l’une à l’autre, le bout de l’aile droite de chacun venait toucher le bout de l’aile gauche des autres.