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vient noir par la fumée qui s’élève de la maison.

21 Sur leur corps et sur leur tête voltigent les hiboux, les hirondelles et les autres oiseaux ; et pareillement s’ébattent les chats eux-mêmes.

22 Par là vous reconnaîtrez que ce ne sont pas des dieux ; ne les craignez donc point.


23 L’or dont on les recouvre pour les embellir, si quelqu’un n’en ôte pas la rouille, ils ne le feront pas briller ; car ils n’ont même rien senti lorsqu’on les fondait.

24 Ces idoles ont été achetées au plus haut prix, et il n’y a point en elle de souffle de vie.

25 N’ayant pas de pieds, elles sont portées sur les épaules, montrant ainsi aux hommes leur honteuse impuissance. Qu’ils soient confondus avec elles ceux qui les servent !

26 Si elles tombent à terre, elles ne se relèveront pas d’elles-mêmes ; et si quelqu’un les pose debout, elles ne se mettront pas d’elles-mêmes en mouvement ; et si elles penchent, elles ne se redresseront pas. C’est comme devant des morts qu’on met devant elles des offrandes.

27 Les prêtres vendent les victimes qu’on leur offre et en font leur profit ; leurs femmes en font des salaisons, et ne donnent rien ni au pauvre, ni à l’infirme.

28 Les femmes en couches ou dans un état impur touchent à leurs sacrifices. Sachant donc par ces choses que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez point.


29 Et pourquoi les appeler des dieux ? Car ce sont des femmes qui viennent apporter leurs offrandes à ces dieux d’argent, d’or et de bois.

30 Et, dans leurs temples, les prêtres sont assis, la tunique déchirée, la tête et le visage rasés, et la tête découverte.

31 Ils rugissent en criant devant leurs dieux, comme dans un festin mortuaire.

32 Leurs prêtres leur enlèvent leurs vêtements, et ils en habillent leurs femmes et leurs enfants.

33 Qu’on leur fasse du mal ou qu’on leur fasse du bien, ils ne pourront rendre ni l’un ni l’autre ; ils sont incapables d’établir un roi ou de le renverser.

34 Ils ne peuvent pas davantage donner la richesse, ni même une pièce de monnaie. Si quelqu’un, leur ayant fait un vœu, ne s’en acquitte pas, ils ne réclament pas.

35 Ils ne sauveront pas un homme de la mort, ils n’arracheront point le faible de la main d’un puissant.

36 Ils ne rendront pas la vue à un aveugle, et ne délivreront pas celui qui est dans la détresse.

37 Ils n’auront pas pitié de la veuve, et ne feront pas de bien à l’orphelin.

38 Elles ressemblent aux rochers détachés de la montagne, ces idoles de bois, recouvertes d’or et d’argent, et ceux qui les servent seront confondus.

39 Comment croire ou dire que ce sont des dieux ?


40 Les Chaldéens eux-mêmes les déshonorent, lorsque, voyant un homme qui ne peut parler, ils le présentent à Bel demandant que le muet parle, comme si le dieu pouvait entendre quelque chose.

41 Et quoiqu’ils s’en rendent compte, ils ne peuvent abandonner ces idoles ; car elles n’ont pas le sentiment.

42 Les femmes, entourées d’une corde, vont s’asseoir sur les chemins, brûlant de la farine grossière ;

43 et, quand l’une d’elles, entraînée par quelque passant, a dormi avec lui, elle reproche à sa voisine de n’avoir pas été jugée digne du même honneur, et de n’avoir pas vu rompre sa tresse de jonc.

44 Tout ce qui se fait à l’égard des idoles est mensonge. Comment donc croire ou dire que ce sont des dieux ?


45 Ils ont été façonnés par des artisans et des orfèvres ; ils ne sauraient être autrement que les ouvriers veulent qu’ils soient.

46 Et les ouvriers qui les ont façonnés n’ont pas longtemps à vivre : comment donc leurs ouvrages seraient-ils de longue durée ?

47 Ils n’ont laissé que mensonge et opprobre à la postérité.

48 Que survienne une guerre, ou quelque autre calamité, les prêtres délibèrent entre eux pour savoir où ils se cacheront


25. Qu’ils soient confondus etc. Au lieu de l’optatif, on pourrait, en restant fidèle au grec, mettre simplement l’indicatif.

26. Devant des morts qui ne jouissent pas des aliments qu’on dépose sur leurs tombeaux.

27. Et ne donnent rien etc. Le contraire avait lieu dans les repas sacrés des Israélites (Deut. xiv, 28 sv.).

28. Dans un état impur. La loi juive interdisait l’entrée du temple aux femmes dans l’un de ces deux cas (Lév. xii, 4 ; xv, 19 sv. etc.)

29. Les femmes, chez les Juifs, ne participaient pas au service du culte.

30. Pratiques de deuil interdites aux prêtres juifs (Lév. xxi, 5).

31. Ils rugissent. Comp. I Rois, xviii, 28. — Festin mortuaire, où on se lamentait sur la perte du défunt. Comp. Jér. xvi, 7.

32. Les vêtements étaient souvent renouvelés par la piété des fidèles.

40. Les déshonorent, en demandant à leurs idoles des choses qu’elles sont incapables de faire, ce qui fait éclater leur impuissance. — Ils le présentent à Bel. Plus littéralement peut-être, ils apportent Bel, sa statue. — Entendre quelque chose ; la Vulg. ajoute, lui qui n’a pas le mouvement.

41. D’autres, et pourtant ils ne peuvent se rendre compte eux mêmes, qu’elles (les idoles) n’ont pas le sentiment et les (les idoles) abandonner ; Vulg., et eux, en s’en rendant compte, les (les idoles) abandonnent ; car leurs dieux mêmes n’ont pas de sentiment.

42, 43. Allusion aux prostitutions en l’honneur des dieux.