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LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE


Après que le peuple d’Israël eut été emmené en captivité et que Jérusalem fut demeurée déserte, Jérémie le prophète s’assit en pleurant et il fit cette lamentation sur Jérusalem ; soupirant dans l’amertume de son cœur et poussant des cris, il dit :


PREMIÈRE LAMENTATION.
[I, 1-22.]


MALHEUR DE JÉRUSALEM, SES APPELS.


Solitude et deuil (i, 1,2); exil (i, 3-5); gloire perdue (i, 6, 7) ; châtiment du péché (i, 8-10). Appels de Jérusalem : c'est Yahweh qui la frappe pour ses faute (i, 11-14), qui la livre à l'ennemi sans soutien (i, 15-17). Confession de ses péchés (i,18-20) Que ses ennemis aient leur tour (i, 21, 22) !

ALEPH.

1 Comment est-elle assise solitaire, la cité populeuse ! Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations. Celle qui était reine parmi les provinces a été soumise au tribut.


BETH.

2 Elle pleure amèrement durant la nuit, et les larmes couvrent ses joues ; pas un ne la console, de tous ses amants ; tous ses compagnons l’ont trahie, ils sont devenus ses ennemis.


GHIMEL.

3 Juda s’en est allé en exil, misérable et condamné à un rude travail ; il habite chez les nations, sans trouver le repos ; ses persécuteurs l’ont atteint dans d’étroits défilés.


DALETH.

4 Les chemins de Sion sont dans le deuil, parce que nul ne vient plus à ses fêtes ; Toutes ses portes sont en ruines, ses prêtres gémissent, ses vierges se désolent, et elle-même est dans l’amertume.


I, Après que etc. Ce prologue, emprunté par la Vulgate aux LXX, ne se trouve ni dans l’Hébreu, ni dans le Targum, ni dans la version syriaque ; il a été ajouté par les traducteurs alexandrins, et ne fait pas partie des Écritures canoniques.

i. Jérusalem est représentée comme une princesse devenue pauvre et veuve, assise dans un endroit retiré pour se livrer à son deuil.

3. Misérable et condamné à un rude travail ; m. à m., de (latin ex) la misère et de la grandeur du travail. Le sens pourrait être que, déjà malheureux, il a quitté cet état pour un autre plus lamentable encore.