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6 De la plante des pieds au sommet de la tête, il n’y a en lui rien de sain : ce n’est que blessures, meurtrissures, plaies vives, qui n’ont pas été pansées, ni bandées, ni adoucies avec de l’huile.

7 Votre pays est un désert ; vos villes sont consumées par le feu ; votre sol, des étrangers le dévorent sous vos yeux ; la dévastation est comme le ravage fait par des étrangers.

8 Et la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une hutte dans un champ de concombres, comme une tour de garde.


9 Si Yahweh des armées ne nous eût pas laissé un faible reste, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe.

10 Écoutez la parole de Yahweh, juges de Sodome ; prêtez l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe.


11 Que m’importe la multitude de vos sacrifices ? dit Yahweh. Je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse des veaux ; je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.

12 Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous a demandé de fouler mes parvis ?

13 Ne continuez pas de m’apporter de vaines oblations ; l’encens m’est en abomination ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux convocations, je ne puis voir ensemble le crime et l’assemblée solennelle.

14 Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter.

15 Quand vous étendez vos mains, je voile mes yeux devant vous ; quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas :


Vos mains sont pleines de sang.

16 Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez la malice de vos actions de devant mes yeux ; cessez de mal faire,

17 apprenez à bien faire ; recherchez la justice, redressez l’oppresseur, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve.



8. La fille de Sion. Seule restée debout au milieu du pays ravagé, Sion, c’est-à-dire Jérusalem, ressemble à la hutte où s’abrite le gardien d’une vigne ou d’un champ : le point de comparaison est la solitude qui entoure cette capitale.

9. Yahweh des armées. Cette locution rappelle parfois le souvenir de Yahweh marchant à la tête de son peuple pour conquérir la terre promise ou repousser les ennemis ; mais bien plus souvent, surtout dan ? les textes prophétiques, il s'agit des armées célestes, anges et astres, rangés en ordre comme une armée ; c’est donc l’idée d ordre, non moins que celle de puissance, qu’éveille cette locution : Dieu des armées. Les LXX ont souvent rendu : le Seigneur tout-puissant.

10-20. La fidélité aux pratiques extérieures du culte, routinière et orgueilleuse, loin d’excuser le péché, le rend plus odieux : comp. I Sam. xv, 22 ; Ps. xl, 7 ; li, 18 ; Jér. vi, 20 ; Osée, vi, 6 ; Amos, v, 21 sv ; Mich. vi, 6 sv. ; Matth. ix, 13.

12, 13. Qui vous a demandé de fouler mes parvis ; ne continuez pas de m'apporter de vaines oblations. La fin du vers. 12 se traduit mot à mot : qui a réclamé cela de vos mains, foulez mes parvis, ne continuez pas d’apporter etc. Des interprètes, divisant autrement, rattachent qui a réclamé cela de vos mains à 12a, puis traduisent : Ne continuez pas de fouler mes parvis, d’apporter etc.