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belles de tout l’Orient. De chaque côté du maître-autel part un escalier tournant qui conduit à la grotte de la Nativité. Cette grotte est longue de trente-six pieds, large de douze, haute de neuf. Trente-deux lampes, dont l’une a été donnée par le roi de France Louis XIII, répandent sur la crèche du Sauveur une douce clarté, pareille à celle de la lune pendant une nuit de printemps, dit Schubert, et rappellent que celui qui a daigné y naître est la lumière du monde. La place où la Vierge enfanta le Rédempteur des hommes est marquée par un marbre blanc incrusté de jaspe et entouré d’un cercle d’argent, radié en forme de soleil. On lit ces mots alentour :


HIC DE VIRGINE MARIA
JESUS CHRISTUS NATUS EST.


Ici est né de la Vierge Marie Jésus le Christ. De la grotte principale, une galerie conduit à diverses autres grottes, dont la plus grande est celle qu’habita saint Jérôme, et où il composa ses ouvrages sur l’Écriture sainte ; un peu plus loin se trouve celle qui renferme les tombeaux de sainte Paula et de sainte Eustochie.

Bethphagé : voy. Oliviers (Mont des).

Bethsaïde. — Ce nom, qui signifie maison ou lieu des poissons, paraît désigner dans l’Évangile deux villes distinctes : l’une moins importante, appelée aussi bourg, et située non loin de Capharnaüm, vers le milieu (en allant du N. au S.) du bord occidental du lac de Génésareth, par conséquent dans la Galilée : c’était la patrie des apôtres Pierre, André et Philippe ; Jésus y séjourna souvent ; mais, indocile à sa prédication, elle mérita d’entendre les menaces du Sauveur (Matth. xi, 21 ; Luc, x, 13) ; — l’autre, plus célèbre, située vers l’extrémité N. E. du même lac, dans la Gaulonitide, tétrarchie de Philippe, et nommée Julias en l’honneur de la fille de l’empereur Auguste : c’est de cette dernière qu’il est question. Matth. xiv, 13, 22, 24 ; Marc vi, 32, 45 ; Luc, ix, 10. Robinson pense que la situation de Julias est marquée par les monceaux de décombres qui se trouvent à cinq ou six kilomètres de l’embouchure du Jourdain dans le lac, et que les Arabes nomment El-Tell.

Caïphe (Joseph, Kaiaphas dans les Septante, peut-être le même nom que Céphas, c’est-à-dire Pierre) fut nommé grand-prêtre sous le règne de Tibère, par Valérius Gratus, procurateur de Judée, avant l’an 25 de notre ère, et se maintint dans cette dignité sous Ponce Pilate, successeur de Gratus. Mais quand Pilate eut été éloigné de la province, Caïphe fut déposé par le proconsul Vitellius. Quelques jours avant la passion du Sauveur, il avait dit aux Juifs pour les exciter au meurtre : « Il est avantageux qu’un homme périsse pour le salut du peuple. » C’était du reste, à ce qu’il paraît, un homme peu versé dans la science de la loi et du droit mosaïque, chose assez commune à une époque où l’argent et la faveur, plus que le mérite, créaient les grands-prêtres, et qui se laissait docilement conduire par Anne, son beau-père.

Capharnaüm. — Ville de Galilée, aux confins des tribus de Zabulon et de Nephtali, sur le bord N.-O. du lac de Génésareth, non loin de l’embouchure du Jourdain. Comme elle n’est pas nommée dans l’Ancien Testament, elle n’a probablement été fondée qu’a-