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et Marie Madeleine. Jésus ayant donc vu sa mère, et, debout près d’elle, le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : Femme, voilà votre fils. Ensuite il dit au disciple : Voilà ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui[1].

28 Après cela, Jésus sachant que tout était accompli, afin qu’une parole de l’Écriture[2] s’accomplît encore, il dit : J’ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre ; les soldats emplirent une éponge, et l’environnant d’hysope, ils la présentèrent à sa bouche[3]. Jésus ayant pris le vinaigre, dit : Tout est consommé[4] ; et baissant la tête, il rendit l’esprit.

31 Comme c’était le jour de la Préparation, afin que les corps ne demeurassent pas en croix le jour du sabbat (car ce jour de sabbat était un grand jour), les Juifs prièrent Pilate qu’on leur rompît les jambes et qu’on les détachât[5]. Les soldats vinrent donc, et ils

  1. « Ce que, durant sa vie terrestre, Jésus fut pour sa Mère, et elle pour lui, Jean le sera désormais pour Marie, et Marie pour Jean. Les SS. Pères, et notamment saint Augustin, observent que tous les enfants de l’Église sont ici représentés par saint Jean, et que Jésus, dans la personne de cet apôtre, a donné à tous les fidèles Marie pour mère. » Allioli.
  2. Ps. lxviii 22.
  3. Vinaigre, vin acide, appelé posca, qui servait de boisson aux soldats romains. — D’hysope, la mettant à l’extrémité d’une tige d’hysope. Ce breuvage est-il le même que le vin mêlé de myrrhe présenté à Jésus, selon la coutume, pour affaiblir en lui le sentiment de la douleur (Matth. xxvii, 48 ; Marc, xv, 36) ? Patrizzi répond affirmativement ; d’autres disent qu’il s’agit, dans saint Jean, de la soif que Jésus éprouva sur la croix, conséquence ordinaire de ce supplice, et distinguent les deux faits, ce qui est plus exact.
  4. Les prophéties sont réalisées, les décrets éternels de mon Père sont exécutés, l’œuvre de la rédemption du monde est accomplie. Ce fut un vendredi que le premier homme fut créé, un vendredi que Jésus naquit, un vendredi qu’il expira et racheta l’humanité.
  5. De la Préparation du sabbat, le vendredi. — Ne demeurassent pas en croix : les Romains laissaient le supplicié attaché à la croix jusqu’à ce que son corps tombât en putréfaction ou fût dévoré par les oiseaux et les bêtes