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ainsi dire, la signature confirmative des compagnons de saint Jean[1].


Nous devons dire un mot de quelques passages de notre Évangile qui ont paru suspects à la critique rationaliste. Le premier, l’Ange à la piscine (v, 3, 4), nous arrêtera peu. Il manque dans quelques versions anciennes et dans un certain nombre de manuscrits ; d’autres le marquent comme douteux ; mais, comme la grande majorité des versions et des manuscrits l’admettent, et qu’il est reconnu par Tertullien[2], saint Ambroise, saint Chrysostome, saint Cyrille, etc., il n’y a pas de raison suffisante pour le rejeter. — Quant au récit de la femme adultère (viii, 1-11), il n’est pas de texte, dit M. Wallon, qui soit plus souvent omis, ou du moins plus marqué des signes du doute, plus chargé de variantes. Et pourtant nul récit n’a un plus grand caractère de sincérité. Comment concilier cette marque d’authenticité intrinsèque avec l’état des manuscrits ? Peut-être on craignait que les femmes ne fussent plus tentées de s’appliquer les paroles de pardon du Sauveur, que sa recommandation de ne plus pécher[3]. Le texte fut donc moins

  1. Observons cependant que l’explication de ce vers, donnée par le docteur Reithmayr, généralement admise en Allemagne, n’est pas adoptée par tous les interprètes, et que plusieurs, malgré la forme plurielle de nous savons, pensent que c’est saint Jean seul qui parle. Voyez Jean, xxi, 24.
  2. De Bapt. v
  3. Un manuscrit de Moscou, cité par Matthæi, avoue naïvement cette cause de défaveur, et saint Augustin nous la signale comme déjà ancienne, quand il dit : « Des hommes de peu de foi, ou plutôt ennemis de la foi, craignant sans doute de donner aux femmes l’impunité de pécher, ont retranché de leurs manuscrits le trait d’indulgence du Seigneur envers la femme adultère, comme s’il avait donné l’impunité de pécher, celui qui a dit : Allez, et ne péchez plus ; ou que cette femme ne dût pas