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cente du Saint-Esprit, saint Jean parut le premier dans Jérusalem avec saint Pierre, annonçant la parole du Sauveur. Il était à côté de Pierre lorsque celui-ci guérit le paralytique à la porte du temple ; il fut emprisonné avec Pierre pour avoir prêché l’Évangile[1]. Plus tard, il se rendit à Samarie avec Pierre, et y confirma les nouveaux convertis[2]. Avec Pierre encore il revint à Jérusalem, où il assista au concile des Apôtres ; saint Paul, qui l’y trouva vers l’an 49, le compte parmi les colonnes de l’Église[3]. La tradition ajoute qu’il vivait sur la montagne de Sion avec Marie, jusqu’au jour où elle retourna au Seigneur[4]. Après la mort de saint Paul, nous le trouvons activement occupé dans une région à laquelle l’Apôtre des nations avait spécialement consacré ses soins. L’Asie Mineure, Éphèse, sa capitale, ville riche et lettrée, devint comme le domaine propre de saint Jean. Vieillard encore vert à cette époque, il donna à l’Église d’Éphèse et à toutes les communautés environnantes des soins assidus et infatigables. Clément d’Alexandrie nous en rapporte un trait touchant dans l’histoire du jeune homme qui se fait chef de brigands, et que l’Apôtre désolé poursuit à travers la montagne dans l’espoir de reconquérir le fils bien-aimé qu’il a perdu. Au témoignage de Tertullien[5], saint Jean souffrit à Rome pour la foi ; plongé dans un tonneau d’huile bouillante, et miraculeusement préservé de la mort, il fut relégué dans une île. Il ne reste presque aucun doute que le persécuteur ne fût Domitien[6], et

  1. Act. iii, 1-4, 21.
  2. Act. viii, 14.
  3. Gal. ii, 9.
  4. Nicéph. Hist. eccl. ii, 42.
  5. De Præscript. xxxvi : comp. Eusèb. Démonstr. évang. iii, 5,
  6. Ann. 95. Irén. Adv. Hær. V, xxx, 3 ; Eusèb. Hist. eccl. iii, 18 ; saint Jérôme, de Vir. illustr. ix.