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5 Celui qui sème sortit pour semer ; et pendant qu’il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin, et elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur la pierre, et, aussitôt levée, elle se dessécha, parce qu’elle n’avait point d’humidité. Une autre tomba parmi les épines, et les épines, croissant avec elle, l’étouffèrent. Une autre tomba dans de bonne terre, et ayant levé, elle porta du fruit au centuple. En disant cela, il criait : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. Ses disciples l’interrogeant sur le sens de cette parabole, il leur dit : A vous il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, tandis qu’aux autres il est annoncé en parabole, en sorte que voyant ils ne voient point, entendant ils n’entendent point. Voici donc le sens de cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu. Le chemin qui a reçu la semence, ce sont ceux qui entendent la parole ; mais ensuite le diable vient, et l’enlève de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. La pierre où est tombée la semence, ce sont ceux qui, entendant la parole, la reçoivent avec joie ; mais ils ne la laissent pas prendre racine en eux : ils croient pour un temps, et succombent à l’heure de la tentation. Les épines où la semence est tombée, ce sont ceux qui ont entendu la parole ; mais les sollicitudes des richesses et des plaisirs de la vie l’étouffent peu à peu, et ils ne portent point de fruit. Enfin, la bonne terre qui a reçu la semence, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur bon et excellent, la gardent, et portent des fruits par la patience[1].

  1. C’est-à-dire par la fermeté d’une volonté constante, qui continue le bien commencé et triomphe des obstacles.