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dans le temple, ce qu’il leur faisait entendre par signes ; et il resta muet[1]. Quand les jours de son ministère furent accomplis, il s’en alla en sa maison. Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, conçut, et elle se tint cachée pendant cinq mois, disant : Le Seigneur en a agi ainsi à mon égard, au jour où il m’a regardée pour me délivrer de mon opprobre parmi les hommes.

26 Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans la ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge, qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph, et le nom de la vierge était Marie[2]. L’ange étant entré où elle était, lui dit : Je vous salue, pleine de grâce[3] ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Marie, l’ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle pensait en elle-même quelle pouvait être cette salutation. L’ange lui dit : Ne craignez point, Marie, vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voilà que vous concevrez en votre sein, et vous enfanterez un fils[4], et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé[5] le Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin. Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il, car

  1. Et sourd : comp. vers. 62.
  2. En hébr. Miriam, c’est-à-dire élevée, altesse, et par extension, reine ou dame. De même que de din ou doun viennent madon et midian, c’est-à-dire jugement, rixe, dispute, ainsi de roum ou rim (inusité) on a fait marom et miriam, c’est-à-dire élévation, et dans le sens concret, chose ou personne élevée. Cette étymologie du nom de Marie est celle qui satisfait le mieux aux lois de la grammaire.
  3. « Très-agréable à Dieu, remplie de ses dons. » Bossuet.
  4. L’ange se sert des paroles d’Isaïe (vii, 14), annonçant la Vierge mère.
  5. Dans le style biblique, être appelé signifie souvent être. Voy. vers. 33 et 37.