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35 Et Jésus, enseignant dans le temple, disait : Comment les Scribes disent-ils que le Christ est fils de David ? Car David lui-même parle ainsi par l’Esprit-Saint : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds. » Ainsi David lui-même l’appelle son Seigneur, comment donc est-il son fils ? Et une foule nombreuse prenait plaisir à l’entendre.

38 Et il leur disait en enseignant : Gardez-vous des Scribes[1], qui aiment à marcher vêtus de longues robes et à être salués dans les places publiques ; qui aiment les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les festins ; qui dévorent les maisons des veuves sous le semblant de longues prières : ils recevront un jugement plus rigoureux.

41 S’étant assis vis-à-vis du tronc, il regardait de quelle manière le peuple y jetait de l’argent[2], et plusieurs riches en jetaient beaucoup. Et une pauvre veuve étant venue, elle y mit deux petites pièces valant ensemble le quart d’un as[3]. Jésus, appelant ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres dans le tronc. Car tous ont mis de leur abondance, mais cette femme à mis de son indigence même, tout ce qu’elle avait, tout ce qui lui restait pour vivre[4].

  1. Surtout des Scribes de l’école des Pharisiens. Comp. Matth. xxiii.
  2. Pour l’entretien du temple et du culte.
  3. Ces petites pièces valaient à peine un de nos centimes. Saint Marc, écrivant pour les Romains, évalue en monnaie romaine l’offrande de la veuve juive.
  4. « Heureux les chrétiens d’avoir un maître qui sait si bien faire valoir les bonnes intentions de ses serviteurs ! Aussitôt qu’il voit cette veuve qui n’a donné que deux petites pièces, ravi de sa libéralité, Jésus appelle ses disciples, comme à un grand et magnifique spectacle. » Bossuet.