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le désert[1]. » Un peu plus tard, après qu’on eut consigné dans des livres « l’histoire des actions, des souffrances et des enseignements de Jésus-Christ[2], » ou, comme parle saint Luc, « l’exposé de tout ce que Jésus a fait et enseigné jusqu’au jour où il monta au ciel[3], » le nom qui se présenta naturellement pour être inscrit en tête de ces livres fut celui d’Évangile. Ainsi, tandis que, dans le premier sens, il n’y a qu’un seul Évangile, l’Évangile du royaume de Dieu, ou de Jésus-Christ, dans le second il peut y en avoir autant qu’il a été composé de relations authentiques, consacrées par l’autorité de l’Église, de la vie et des enseignements de Jésus-Christ.

Or, ces relations authentiques sont au nombre de quatre ; deux ont pour auteurs des Apôtres « qui ont vu eux-mêmes dès le commencement[4], » saint Matthieu et saint Jean, et les deux autres des disciples immédiats des Apôtres, saint Marc et saint Luc. De là ces expressions des Pères, qui, pour faire ressortir l’unité et la quaternité de l’Évangile, appellent l’ensemble de ces livres Évangile tétramorphe, c’est-à-dire ayant quatre formes, ou bien encore : Sainte quaternité des Évangiles[5]. La même pensée se révèle dans le titre que l’Église a donné à chacun d’eux : « Le saint Évangile de

  1. Initium Evangelii Jesu Christi, Filii Dei… fuit Joannes in deserto, etc. — Marc, i, 1-4.
  2. C’est ainsi qu’Origène définit les Évangiles (Commentar. in Joan.)
  3. Act. i, 1.
  4. Luc, i, 2.
  5. Origène, Commentar. in Joan.